Mémoire effacée
The Forgotten
États-Unis, 2004
De Joseph Ruben
Scénario : Gerald Di Pego
Avec : Anthony Edwards, Julianne Moore, Gary Sinise, Dominic West, Alfre Woodard
Durée : 1h31
Sortie : 01/12/2004
Telly ne se remet pas de la mort de son enfant, disparu lors d’un accident d’avion. La jeune femme finit par douter des agissements de son mari, et le suspecte de s’être débarrassé de photos et autres traces de l’existence de leur fils. A moins que le jeune garçon n’ait jamais vécu ailleurs que dans leur imagination.
LA MEMOIRE DANS LA PEAU
Avec ses grands mystères de nuit et ses intrigues d’hommes en noir, Mémoire effacée fait figure de petit épisode d’X-Files, période fin de souffle plutôt que faste éclatant. Le thriller fantastique rejoint la portée généreuse de films profondément inscrits dans l’après 11 septembre: avions assassins, décors de Manhattan, deuil impossible et paranoïa autour d’un ennemi invisible. Gauche et hésitant, le long métrage ne semble jamais savoir sur quel pied danser, à l’image de la piètre mise en scène de Joseph Ruben, partagée entre platitude de téléfilm et idées mal accommodées. Dans un même sillon confus, le scénario de Gerald Di Pego (Angel Eyes, Instinct, Une bouteille à la mer, Phénomène) déroule, tête baissée, le fil de l’énigme, sans se soucier de sa cohérence ou de la crédibilité des personnages, aboutissant ainsi à une fin qui flirte avec la duperie. Au cœur d’un cast masculin anesthésié, Alfre Woodard (registre classique mais efficace de l’inspectrice vindicative) et Julianne Moore (pourtant un peu perdue) tiennent comme elles peuvent le navire sur l’eau, à défaut de le faire voler vers les nuages comme certains personnages du film lors de séquences pour le moins saugrenues (mais assez réjouissantes). Moore, après une enfilade de grands mélos dépressifs, s’aventure dans le registre plus récréatif de la série B… dommage que Mémoire effacée ne soit pas à la hauteur de ses envies d’ailleurs.