Mélinda et Mélinda
Melinda and Melinda
États-Unis, 2004
De Woody Allen
Scénario : Woody Allen
Avec : David Aaron Baker, Josh Brolin, Chiwetel Ejiofor, Will Ferrell, Johnny Lee Miller, Radha Mitchell, Amanda Peet, Chloë Sevigny
Durée : 1h40
Sortie : 12/01/2005
Deux amis s’interrogent sur les rapports ambigus entre la comédie et le drame. Ils imaginent alors la vie de Melinda, une ravissante jeune femme qui débarque un soir dans la vie d’un couple new-yorkais.
RIEN A SIGNALER
Qu’il est triste d’observer le lent déclin d’un cinéaste que l’on aimait… Melinda et Melinda confirme la mauvaise passe actuelle traversée par le cinéma de Woody Allen, perdu dans sa propre caricature. Il est loin le temps où chaque nouveau long métrage du génial metteur en scène new-yorkais renfermait des trésors d’inventivité visuelle ou narrative. Désormais, il recycle à l’infini ses meilleurs jeux de mots. Et sa fine analyse de la bourgeoise américaine a laissé place à un comique de boulevard avec prétendant sur le perron et amant dans le placard. Dans le marasme de la dernière décennie de l’auteur de Manhattan, on peut distinguer les films avec Woody, sauvés par sa verve inimitable, et ceux sans Woody et sa silhouette légendaire. Pas de chance, Melinda et Melinda appartient justement à la seconde catégorie. Comme Kenneth Brannagh avant lui dans Celebrity, Will Ferrell, star montante aux Etats-Unis, s’ingénie à mimer la gestuelle du cinéaste et sombre dans le cabotinage le plus éhonté. Un surjeu qui ne facilite guère l’immersion dans la partie supposée comique du métrage, pourtant la plus réussie, tant le drame est dépourvu de chair et d’enjeu. Illustration artificielle d’un questionnement de fin de banquet, Melinda et Melinda ressemble à un laborieux film de fin d’études qui singerait les anciens chefs-d’œuvre du maître, sans en avoir compris ni la subtilité ni la magie. Tout cela est décidément très triste.