Meat

Meat
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Meat
Vlees
Pays-Bas, 2011
Durée : 1h25
Note FilmDeCulte : ------
  • Meat
  • Meat

Pour oublier sa vie minable, un boucher entre dans la tête de Roxy, une jeune femme qui l’obsède et passe son temps à tout filmer en vidéo…

VACHE FOLLE

Expérimental. Un adjectif bien pratique qui permet de servir d’alibi à tout et n’importe quoi, de dédouaner de tout jugement qualitatif grâce à l’argument magique du « y'a pas de règles, donc on peut faire ce qu’on veut ». Meat est expérimental dans le sens le plus paresseux et vain du terme, c'est-à-dire qu’il embrouille son spectateur sans jamais lui donner envie de le suivre. Maartje Seyferth et Victor Nieuwenhuijs offrent en effet un film au récit particulièrement brouillé, mais sans jamais proposer ne serait-ce qu’une situation de base claire ou à défaut, des personnages consistants ou même crédibles. Faire dévier les règles narratives n’est évidemment pas le problème, c’est même évidemment une initiative à encourager, à condition de respecter le principe de base qui est de connaitre à fond une règle pour pouvoir la détourner un minimum. Il aurait fallu que cette histoire de boucher voyeur et pervers bénéficie au minium d’un simple point de départ quel qu’il soit pour pouvoir se permettre toutes ces fioritures et ces détours narratifs. En l’état, Meat pourrait tout aussi bien durer 5 minutes ou 2 heures, et n’évolue jamais au-delà du stade de magma pénible et incompréhensible qui ne donne qu’une envie : celui de fuir, tant chaque effort de compréhension semble rabroué.

De manière générale, les critiques et les spectateurs ont tôt fait de qualifier un film qu’ils n’ont pas compris de « prétentieux ». Comme si un film ne pouvait pas viser haut, comme s’il fallait lui faire payer son ambition. Mais l’ambition n’est une qualité qu’associée au talent. Meat ne semble avoir pour principal objectif que de mettre mollement le spectateur mal à l’aise dans son confort bourgeois avec ses gros plans de boucherie mixés à des images d’obèses qui baisent, et la « réflexion » sur le voyeurisme repose uniquement sur l’incrustation sans justification d'images en vue subjective tournées en vidéo, gimmick postmoderne complètement vidé de son sens. A cela il faut ajouter un univers graphique faussement crade, rempli d’effets visuels et sonores très datés, qui font souvent penser aux clips du début des années 90 de Samuel Bayer (notamment ceux pour David Bowie ou Garbage). Complément ringard.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires