Mayhem
Un cabinet d’avocat est mis en quarantaine, ce qui empêche toute sortie des employés... ainsi que des fraichement licenciés, tel le jeune Derek. Les militaires entourent le bâtiment, tandis que certains collègues semblent pris d’une folie meurtrière.
MERCI PATRON !
Qui n’a jamais rêvé de cogner son employeur, de défenestrer son collègue ou encore d’assouvir ses pulsions sexuelles sur son lieu de travail ? Eh bien sachez que ces petits fantasmes quotidiens liés au monde du travail, Joe Lynch (Detour mortel 2, Everly) a trouvé un moyen de les balancer sur grand écran via un scénario (et un virus) plus que prétexte et totalement gratuit. Bon, jusque-là pas de quoi s’alarmer, des scripts ayant pour bases des éléments de départ anecdotiques, on en connaît tous et donner une origine et une justification au bacille n’aurait pas forcément fait avancer les choses. Par contre, ce qui est sûr, c’est que Lynch et surtout son scénariste Matias Caruso auraient pu se creuser un peu plus la tête pour tenter de donner une véritable épaisseur aux personnages et à leurs motivations. Parce que là, à part régler ses comptes avec le monde de l’entreprise et délivrer un message un peu trop facile, voire trop propre, sur l’esclavagisme moderne, on assiste finalement qu’à une nouvelle variation de The Raid, mais dans un bureau, le spectaculaire des combats en moins mais le côté comique en plus.
Car oui, au final, Mayhem est une satire qui s’habille d’une violence exutoire pour faire passer son discours. Et même si l’on retrouve par moments la folie jouissive d’un Cooties, tout ce spectacle parait un peu vain lorsqu’arrive le générique de fin. Alors certes, le long métrage ne cherche pas à révolutionner quoique ce soit, mais on ne pourra pas s’empêcher de penser que l’ensemble manque d’une vraie folie, à l’image des infectés du film que rien ne semble retenir. Après, soyons honnête, le produit reste suffisamment potache pour qu’on y trouve de quoi se divertir. Et puis comment en vouloir à quelqu’un qui a le bon goût d’illustrer musicalement une scène de baston sur du Faith No More… Mais si l’idée d’aller défoncer votre DRH vous tient quand même à cœur, préférez-lui The Belko experiment de Greg McLean, au canevas assez proche mais à l’efficacité beaucoup plus redoutable. Au moins vous comprendrez vraiment la signification de ce “grabuge“.