Max
Max
États-Unis, 2002
De Menno Meyjes
Scénario : Menno Meyjes
Avec : John Cusack, David Horovitch, Molly Parker, Leelee Sobieski, Noah Taylor
Durée : 1h46
Sortie : 17/09/2003
La vie du jeune Adolf Hitler, de ses tableaux refusés par un marchand d’art juif, à la naissance des idéaux politiques qui conduiront à la plus grande guerre du vingtième siècle.
Hollywood, dans sa grande mansuétude, adapte et romance aujourd’hui la vie du dictateur allemand. Mais, face à cette entreprise de révision(nisme) des mythes amorcée il y a quelques années (Shakespeare écrit Roméo et Juliette par hasard, sous l’emprise de l’amour; Murnau réalise Nosferatu par hasard, sous l’emprise d’un vampire), il n’est pas certain que l’historien scrupuleux du respect des faits et des caractères y trouve son compte. Que dire en effet devant ce film qui fait du jeune Adolf une sorte de victime, psychotique, parano, agoraphobe, timide, inquiétante, apparaissant pour la première fois lors d’un plan grossier filmé en contre plongée? Il faut le comprendre, Hitler, un sale juif lui a un jour posé un lapin. Depuis, il transpose son art en politique, grande idée du film qui mélange les deux au petit bonheur la chance, et justifie les horreurs de la barbarie nazie par une quelconque grandeur artistique. L’historien qui cherchait depuis quelques décennies les causes et les prémices de la seconde guerre mondiale est servi! Au delà des idées que le scénario véhicule, il reste un film relativement anodin, qui commence par une scène qui se veut kafkaïenne, et se termine par une autre qui se veut ironique, tout en essayant de minimiser l’apport de Hitler à l’antisémitisme. Le destin a réuni Hitler et un juif autour de l’Art, c’est le postulat de départ du film. Fallait-il le souligner aussi grossièrement à travers une mise en scène qui insiste lourdement sur des décors en forme de croix gammée? Fallait-il que le cinéaste, révélant par là même son inaptitude la plus totale à choisir un angle d’attaque original, tente à ce point de faire feu de tout bois, récupérant à son profit toutes les théories sur l’éventuelle folie du Führer? A tout prendre, l’on aurait préféré un film intentionnellement scandaleux plutôt qu’aussi involontairement crétin et vulgarisateur que ce Max. Hollywood, s’il te plait, laisse un peu notre Histoire tranquille, ou à l’avenir, demande à Spielberg de s’en occuper. Merci d’avance.