Mauvais Piège
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
Trapped
États-Unis, 2002
De Luis Mandoki
Scénario : Greg Iles
Avec : Kevin Bacon, Dakota Fanning, Courtney Love, Charlize Theron, Stuart Townsend, Pruitt Taylor Vince
Durée : 1h45
Sortie : 15/01/2003
Joe Hickley pense tenir le schéma de kidnapping idéal. Mais les choses tournent mal avec la famille Jennings. Leur fille est asthmatique et les parents vont en découvrir plus sur les kidnappeurs que ceux-ci ne le désireraient...
Mauvais Piège est un titre qui porte à croire que les distributeurs révèlent malgré eux la véritable qualité du film à travers le nom qu'ils lui donnent pour sa sortie en France. Outre l'emploi d'un terme aussi usé que la trame du film, les génies chargés de la promotion qualifient indirectement leur produit d'un adjectif parfaitement adéquat au résultat final. Luis Mandoki (réalisateur de "perles" comme Une Bouteille à la mer et Angel Eyes) signe un thriller aussi peu entraînant que possible. Le problème vient d'un genre tellement creusé qu'on ne peut plus rien en tirer d'original, surtout qu'on a depuis longtemps cessé d'avoir peur pour les petites filles des personnages principaux, le spectateur d'aujourd'hui sachant pertinemment qu'elle survivra dans un happy end aussi banal que convenu. La solution la plus évidente est alors de développer, autour d'une intrigue déjà vue mille fois, un scénario qui saura se montrer trompeur, et de rendre le tout prenant par le biais de la mise en scène. Or Mauvais Piège n'échappe pas aux inévitables retournements de situations prévisibles ou inintéressants que l'on peut voir dans n'importe quel autre objet de ce type. Sans oublier des mouvements de caméra inexplicables perdus dans une réalisation totalement fade.
Cependant, le film est une adaptation d'un roman intitulé 24 heures et on ne peut s'empêcher de penser à la récente série télévisée au succès mérité, 24 heures chrono, qui contient justement de nombreux éléments similaires dans l'histoire, comme le kidnapping ou la présence soudainement capitale de téléphones cellulaires. En adoptant à la télévision un concept existant comme l'action en temps réel, les épisodes prenaient une dimension nettement plus intense. De plus, les scénaristes ont su prendre des risques si bien qu'on ne pouvait jamais vraiment s'assurer de la survie d'un personnage, même principal. A l'écrit, en tant qu'ouvrage littéraire, peut-être la tension de Mauvais Piège se faisait beaucoup plus ressentir, mais une fois illustrée à travers le prisme du cinéma hollywoodien, on n'y croit pas une seconde. 24 heures chrono incarne tout ce que le film de Mandoki aurait dû être pour sortir de la masse d’œuvres insignifiantes qui sortent chaque année.
