Mary is Happy, Mary is Happy

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Mary is Happy, Mary is Happy
Thaïlande, 2013
De Nawapol Thamrongrattanarit
Scénario : Nawapol Thamrongrattanarit
Durée : 2h05
Note FilmDeCulte : ****--
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Mary, une jeune étudiante, doit faire face à de nombreux changements dans sa vie. Des événements étranges arrivent successivement et sans raison. La jeune fille est à deux doigts de perdre le contrôle...

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Découvert avec le superbe 36, lauréat à Busan et resté malheureusement inédit chez nous, le Thaïlandais Nawapol Thamrongrattanarit (lire notre entretien) ne s'est pas endormi sur les beaux lauriers de son premier film et a signé quasiment dans la foulée Mary is Happy, Mary is Happy. Au concept de 36 (un film de fiction entièrement raconté en 36 plans fixes comme autant de photos d'une pellicule) succède un autre, plus fou et expérimental. Mary is Happy, Mary is Happy est en effet l'adaptation fictionnelle de 400... tweets écrits par une jeune femme. La succession d'écrits en 140 caractères s'exprime à l'écran en autant d'interprétations farfelues, illustrations littérales et explorations imagées.

Mary is Happy, Mary is Happy s'ouvre par des successions de mini-aventures, aussi courtes qu'un tweet. La mise en scène de Thamrongrattanarit joue le jeu en adoptant le même rythme: plans courts, jump-cuts qui découpent l'histoire. Soyons honnête: sur 2h05, le procédé ne marche pas non-stop et il y a quelque chose de très décousu dans ce pari. Mais de totalement inédit aussi, aussi libre que des tweets balancés ici ou là, l'un évoquant Les Pierrafeu pour mieux s'interroger ensuite sur le sens de la vie. Toujours en miniature, à la hauteur finalement de ses personnages: deux jeunes filles à un âge adolescent traditionnellement un peu paumé. Les tweets de Mary Malony (qui ont servi de base au film) ne sont évidemment pas deux d'Afida Turner (même si l'on rêve désormais que ceux-ci soient adaptés en film). Et il y a une mélancolie assez gracieuse qui s'en dégage au fil du film.

"Excuse-moi, qu'est-ce que tu viens de dire ?". La réussite de Mary is Happy, Mary is Happy est de, sur la longueur, parvenir à pénétrer l'univers mental de son héroïne éponyme. Avec une liberté de ton qui colle à ses changements d'humeur, ici une romance avortée, là une parodie absurde d'une séquence amoureuse de Wong Kar Wai. Mary is Happy... est ludique, bricole beaucoup mais son vernis enfantin ne fait pas oublier les cœurs qui battent. C'est en cela que le travail de Thamrongrattanarit rappelle en partie ce que peut accomplir un Michel Gondry qui se retrouverait certainement dans la poésie fragile du Thaïlandais. A la fin du film, à partir d'un concept qui aurait pu être très figé, Mary a voyagé, et nous aussi.

par Nicolas Bardot

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