Martha Marcy May Marlene

Martha Marcy May Marlene
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Martha Marcy May Marlene
États-Unis, 2011
De Sean Durkin
Scénario : Sean Durkin
Avec : John Hawkes, Elizabeth Olsen
Photo : Jodie Lee Lipes
Musique : Daniel Bensi, Saunder Jurriaans
Durée : 1h41
Sortie : 29/02/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa soeur aînée, Lucy, et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition. Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu...

LA CAPTIVE

En 2010, la sélection Un Certain Regard du festival de Cannes était allée pêcher Blue Valentine, présenté quelques mois plus tôt au festival de Sundance. Bonne pioche puisque le film a poursuivi son parcours jusqu’aux Oscars. Un an plus tard, c’est également à Sundance que les sélectionneurs sont allés chercher Martha Marcy May Marlene, qui avait récolté le buzz lors de sa présentation grâce à l’interprétation d’Elizabeth Olsen. Après avoir vu le film, on confirme que les rumeurs étaient fondées : en un seul long métrage, la troisième sœur Olsen fait déjà preuve de cent fois plus de crédibilité que ses deux sœurs dans toute leur carrière, dans le rôle forcément gratifiant d’une jeune femme retrouvant sa famille après s’être échappée d’une secte. Un arc narratif à priori tellement fort qu’il suffirait seul à faire tenir un film debout, mais les intentions du scénario ne se résument pas à ça.

Sundance peut-être synonyme du meilleur comme du pire du cinéma indépendant américain. Martha Marcy May Marlene commence du coté du meilleur. Alliant le classique de sa mise en scène à l’efficacité des ellipses scénaristiques, qui créent dès le début une atmosphère d’inquiétante étrangeté, terreau parfait pour un suspens paranoïaque qui trouve sa meilleure expression dans un scène de cafétéria, climax paradoxalement situé au début du film. Un coup de fil, des regards furtifs, un hamburger pas fini… en quelques plans et à peine quelques dialogues, on croit saisir tous les enjeux du film. Puis peu à peu, cette certitude se dérobe, ce mystère ne fait que s'épaissir au fur et à mesure que le scénario prend des directions inattendues. Aux questions évidentes (Que lui est-il arrivé ? Comment va-t-elle se réadapter ?) se substitue quelque chose de plus flou, à l’image du brouillard intérieur de l’héroïne. Les effets de mise en scène (musique sourde, sons étouffés, couleurs délavées, montage lourd de signification) prennent de plus en plus d’importance, parfois jusqu’à l’étouffement un peu démonstratif. Cela fait un temps craindre la dégringolade, mais Martha Marcy…. retombe sur ses pattes, le temps de comprendre que cette confusion générale était moins celle du spectateur que celle de l’héroïne, perdue entre souvenirs et paranoïa, entre ses quatre prénoms interchangeables. Autour d’Elizabeth Olsen on retrouve John Hawkes, tout juste quelques mois après l’excellent Winter’s Bone, et il n’est pas interdit de penser que, comme avec ce dernier, on puisse retrouver ce petit monde sur quelques tapis rouges début 2012.

par Gregory Coutaut

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