Mar
Mar, 33 ans, part en vacances avec sa copine au bord de la mer. Tout semble aller pour le mieux avant l'arrivée de sa mère...
VAGUES INVISIBLES
La Chilienne Dominga Sotomayor reste une inconnue en France où son premier film, De Jueves a Domingo, est malheureusement demeuré inédit après avoir été sacré au Festival de Rotterdam. Sotomayor y détournait les clichés du road-movie latino-américain comme on en a vus de nombreux ces dernières années en festivals. Son mélange de tons et sa façon de brouiller les pistes se retrouvent dans son second long métrage intitulé Mar. Là encore, une apparente douceur avec un moment de vacances et une photo douce et nostalgique. Pourtant, quelque chose gronde, comme sous l’effet d’une éclipse de lune. On regarde par la fenêtre en pleine nuit, on entend des chiens aboyer, une sonnette d’alarme se déclenche… Quelque chose est au bord d’arriver. Mais quoi ?
Sotomayor joue (un peu) avec le feu dans Mar. Car il y a aussi une certaine forme de complaisance à filmer une situation « au bord de » plutôt que la situation elle-même. Son talent pour l’ellipse et la suggestion se confirment, mais on aimerait parfois aussi que Mar attrape plus fermement son sujet. Une réserve en partie effacée par cette capacité stimulante à nous faire deviner ce qui se trame hors champ. A l’image du titre qui désigne autant la mer omniprésente dans le long métrage que son héros (qui s’appelle Martin), Mar est toujours à double-fond, et raconte en creux une histoire familiale sensible et complexe.