Maniac

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Maniac
États-Unis, 2012
De Franck Khalfoun
Scénario : Alexandre Aja, Grégory Levasseur
Avec : Nora Arnezeder, Elijah Wood
Durée : 1h30
Sortie : 02/01/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans les rues qu’on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d’une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l’aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée - celle qui le pousse à traquer pour tuer.

LAME IMMORTELLE

Le voilà donc le fameux remake de Maniac produit par Alexandre Aja et Gregory Levasseur (La Colline à des yeux, Piranha 3D), réalisé par Franck Khalfoun (2e sous-sol) et au fameux procédé de narration à la première personne. Autant l'avouer tout de suite, ce remake reste (presque évidemment) inférieur à l'original de William Lustig. Voilà, c'est dit! Maintenant soyons honnêtes, Maniac version 2012 n'est pas exempt de qualités, loin s'en faut d'ailleurs. Car ici, la relecture audacieuse ne tente pas la vulgaire imitation mais plutôt l'appropriation totale d'un matériau placé très haut sur le piédestal des shockers cultes, tout en essayant de flatter le fan de la première heure, ou en tout cas de ne pas le décevoir. Khalfoun réussit à s'affranchir du film original notamment grâce à ce fameux procédé de caméra subjective (à ne pas confondre avec le found footage) qui court tout du long et qui nous place comme jamais dans la tête et dans l'intimité du tueur, accentuant avec force toute la schizophrénie de Franck Zitto (ici simplement nommé Franck), et opérant comme un vrai point de vue narratif plutôt que comme un artifice tape à l'œil. Une véritable prouesse technique que vient épauler l'interprétation très juste d'Elijah Wood sur qui personne n'aurait pu miser un centime en remplacement de l'interprétation habitée de Joe Spinell.

Aujourd'hui, avec son visage fantomatique déconnecté de la réalité (les miroirs et autres reflets nous permettent d'observer et de personnifier le héros), le psychopathe misérable mais attachant est devenu cet anonyme qui s'enfonce peu à peu dans les méandres de sa propre destruction due à un trauma un peu trop grossier pour être honnête, on vous le concède. Et si l'on pourrait regretter l'atmosphère putride et poisseuse du New-York du début des années 80, c'est pour mieux se perdre dans le labyrinthe d'un Los Angeles moins dérangeant mais totalement désincarné, une sorte de nouvelle identité pour une nouvelle époque et une nouvelle génération. Pour résumer, sans apporter de plus value, ce remake offre tout de même une solide variation loin de certaines conventions modernes du genre. Une vraie bonne surprise comme on ne l'espérait pas!

par Christophe Chenallet

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