Festival de Gerardmer : Mandy

Festival de Gerardmer : Mandy
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Mandy
Canada, 2018
De Panos Cosmatos
Scénario : Panos Cosmatos
Avec : Nicolas Cage
Photo : Benjamin Loeb
Musique : Jóhann Jóhannsson
Durée : 2h01
Note FilmDeCulte : *****-
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Nord-ouest sauvage des États-Unis, 1983. Red Miller et Mandy Bloom mènent une existence paisible et empreinte d’amour loin du tumulte des villes. Le jour où leur refuge entouré de pins majestueux est sauvagement détruit par les membres d’une secte dirigée par le gourou sadique Jeremiah Sand, Red entame un voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu.

STAIRWAY TO HELL

A défaut de nous avoir complètement convaincu en 2011 avec son premier essai Beyond The Black Rainbow, Panos Cosmatos nous avais tout du moins assez interloqué pour donner envie de le suivre dans un deuxième rendez-vous. Bien que revêtant les oripeaux moins hermétiques d’une série B issu du lassant revival grindhouse, Mandy ne se révèle pas moins un OFNI de première catégorie, et va surtout tutoyer et ressusciter la folie des grandes heures du « Film Rock », The Wall d’Alan Parker et Tommy de Ken Russel en tête, tant celui-ci produit sur le spectateur un effet proche de la prise de psychotrope à l’instar des derniers « trips » de Gaspard Noé.
Grosse dinguerie imprimée sur celluloïd, le film de Panos le camé cale en effet sa construction sur celle d’un slow hard-rock, tel que Child In Time des Deep Purple ou Stairway To Heaven de Led Zep’, une lente montée vers une explosion inexorable, ce genre de morceau de 15 minutes qui va nous endormir dans un premier temps pour enfin nous soulever sur un final apocalyptique emplie de solos et de riffs endiablés. Oui, on va pas se mentir , la première heure de Mandy est lente, voir longue, quitte à en laisser encore une fois certains sur le carreau. Mais TOUT transpire le hard rock dans sa direction artistique : de la typographie très Death metal du logo du titre aux décors de désolation peuplés de motards berserks à la limite de la fantasy qui atomisent le dernier acte (et semblants tout droit tirés des meilleures pochettes d’albums de l’époque) en passant par les t-shirt que porte l’héroïne, tout est calculé pour vous faire replonger dans la fascination béate provoquée par cette imagerie chez les amateurs dans les 80’s. Et on peut dire que la formule marche plutôt bien tant on se prend la sauvagerie, à la fois exacerbée et très visuelle du climax, dans la gueule. On peut bien sûr louer la maitrise de Panos Cosmatos mais tout ça ne volerait pas bien haut sans le grand, l’unique, Nicolas Cage, qui prouve encore une fois puisque visiblement il le faut, qu’il est très loin d’être le has-been pour lequel les gens, ces spectateurs du dimanche, se plaisent à le faire passer… Drogué, couvert de sang, l’acteur embrasse totalement le personnage de Red Miller et livre une performance hystérique qui devrait durablement marquer les insatiables amateurs de cinoche de genre. Le monsieur ne semble pas près de s’arrêter en si bon chemin puisqu’il rempile avec la même équipe de production sur une adaptation de La Couleur tombée du ciel de Lovecraft réalisé par ce fou de Richard Stanley. Les vrais savent !

Clément Gerardo

par Palpix

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