Mama
Espagne, 2012
De Andres Muschietti
Scénario : Andres Muschietti
Avec : Jessica Chastain
Durée : 1h40
Sortie : 15/05/2013
Il y a cinq ans, deux soeurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux soeurs sont suivies par une présence maléfique…
MAMA, I LOVE YOU, MAMA, MY FRIEND
Le label Guillermo Del Toro (producteur) fait joli au générique de Mama. Mais ce serait oublier un peu vite sa dernière production horrifique, le bien tartignole Don't Be Afraid of the Dark, resté très justement inédit chez nous. Gros succès au box-office américain, présenté en compétition à Gérardmer, Mama est plus solide. Pour sa première réalisation, Andrés Muschietti évolue dans un univers proche de celui du Mexicain: conte de fées, noirceur mélodramatique et enfance blessée. Certes, Mama est abimé par quelques clichés ou facilités scénaristiques aussi épaisses que la tignasse de Nathalie Rheims, et le film porte en lui quelques plaies du cinéma d'horreur contemporain (comme la peur du silence comblée par une musique omniprésente). Mais l'efficacité intrigante du point de départ, le mystère né de l'ellipse, et le traitement au premier degré font de Mama un film d'horreur classique, sans réelle inventivité mais plutôt efficace.
Mieux: là on l'on s'attendait à un produit très calibré, Mama laisse entrevoir quelques effusions pulpeuses de kitsch qui s'avèrent assez réjouissantes. On pense notamment à quelques emprunts au film de fantôme japonais, mais lorsque les cheveux de spectre se mettent à galoper tout seuls, on est plutôt du côté de Noboru Iguchi (Tomie Unlimited) que d'Hideo Nakata. Un mot enfin sur Jessica Chastain, qui n'apporte pas vraiment de bonus au long métrage. Celui-ci ne lui donne guère d'espace, et on n'est pas sûr que le résultat aurait été foncièrement différent avec Micheline Dax ou une chaussette qui parle dans son rôle.