La Malédiction de la dame blanche
The Curse of La Llorona
États-Unis, 2019
De Michael Chaves
Scénario : Mikki Daughtry, Tobias Iaconis
Avec : Linda Cardellini, Raymond Cruz
Photo : Michael Burgess
Musique : Joseph Bishara
Durée : 1h34
Sortie : 17/04/2019
La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l'enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l'artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s'est jetée dans le fleuve déchaîné. Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l'ombre, la Dame Blanche s'attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes. Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants. Ignorant les avertissements d'une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent… Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n'a pas droit au repos. Et il n'existe aucun moyen d'échapper à la malédiction de la Dame Blanche.
MY MY MY MY LLORONA…
Une légende urbaine, une famille fragilisée, une entité avec un problème à régler, un prêtre qui a lâché la soutane et qui va savoir comment vaincre la succube et bla bla bla et bla bla bla… Ça va, on connait la chanson ! Parce que oui La Malédiction de la dame blanche n’est rien d’autre qu’un énième film “d’horreur“ ultra codifié avec cahier des charges respecté à la lettre prompt à amener des ados en mal de sensations fortes dans les multiplexes. Enfin, quand on parle d’ados, on cible surtout le public des Annabelle, de La Nonne et des autres saloperies qui souillent le genre, et qui se retrouve chaque année dans les salles au moment d’Halloween ou de l’été pour aller s’encanailler le temps d’une séance avant d’aller se claquer un McDo. Bref de l’horreur mainstream orchestrée par des studios / banques. Mais bon on s’égare… La Malédiction de la dame blanche donc. Ou plutôt La Malédiction de la Llorona en traduction littérale du titre original. Parce qu’ici le fantôme à qui on a affaire est directement issu du folklore mexicain et n’a absolument rien à voir avec le spectre annonciateur d’une mort prochaine ou celui de l’auto-stoppeuse hantant les routes isolées propre à la culture européenne. Certes, ce n’est pas forcément intéressant, mais autant savoir où l’on met les pieds avant de se lancer dans l’aventure. Et pour une aventure, c’en est bien une ce premier long de Michael Chaves. Rendez-vous compte : festival de jump scares avec portes qui claquent, ombre rampantes, hurlement de gorets, musique aussi ténébreuses que stridente, etc., bref tous les ingrédients sont au rendez-vous pour tenter de foutre la trouille à un public mal éduqué cinématographiquement parlant. Ah ça c’est sûr qu’il est loin le temps de L’Exorciste, de La Malediction, de Rosemary’s baby ou même de L’Emprise. Alors aujourd’hui on sursaute (un peu), on a le sang qui se glace (pas vraiment), on panique à chaque apparition de la dite Dame-Blanche (euh…), on s’affole quand on s’aperçoit que le film entretient une rapide et vague parenté avec la poupée Annabelle (bâillement…) et on attend surtout la suite avec impatience (pas du tout). Et dire que c’est le même Michael Chaves qui va se charger de Conjuring 3… Espérons que cette Malediction de la dame blanche ne fut qu’un brouillon et qu’il corrigera le tir pour la 3e aventure des époux Warren. Mais il est permis d’en douter.