The Major
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Russie, Fédération de, 2013
De Yury Bykov
Scénario : Yury Bykov
Durée : 1h39
Sortie : 06/11/2013
Un jour d'hiver, Sergey Sobolev, un commandant de police locale, est en route vers l'hôpital où sa femme s’apprête à accoucher. Surexcité, il conduit trop vite et renverse un enfant qui meurt à la suite de l'accident. Le commandant a deux options : aller en prison ou cacher le crime. Sobolev décide alors de compromettre sa conscience et appelle un collègue pour l'aider. Mais l'affaire se complique et quand Sobolev change d'avis et décide de se racheter, il est déjà trop tard...
UNE NUANCE DE GRIS
Début 2013, le film roumain Child's Pose (qui n'a pas encore de date de sortie française) remportait l'Ours d'or à la Berlinale. Le long métrage a rapidement été réduit par une partie de la presse française, très attachée à ses grilles de lecture, à un film social roumain de plus (chapitre pays corrompu). Une façon caricaturale et paresseuse de relier un long métrage à ce qu'on connait déjà sans se poser une seule question sur ce qu'on voit. Child's Pose est avant tout une tragédie familiale dont le propos social n'est qu'une toile de fond. Ce que Child's Pose pouvait avoir de carré et cadenassé dans son écriture et sa mise en scène était bousculé par un personnage hors normes : une mère castratrice interprétée par une Luminita Gheorghiu on fire.
Pourquoi cette longue introduction pour parler du Russe The Major ? Parce que The Major est à la fois très similaire à Child's Pose et il est aussi son contraire. Le point de départ est identique (un accident de voiture involontaire, un gamin tué sur la route, des dilemmes moraux). Les quelques longs plans séquences de The Major peuvent rappeler la mise en scène à la fois ample et rigide de Child's Pose. Mais le film de Calin Peter Netzer est assez riche pour jouer sur divers registres. Les personnages de The Major sont tellement monolithiques que leurs questionnements font rapidement bailler. Là où les angles droits de Child's Pose étaient rendus obliques par la performance de dragon de Gheorghiu, le charisme zéro de l'acteur principal de The Major ne permet pas au film de s'extraire de sa raideur. Dans The Major, même lorsque le film bascule vers le flirt (léger) avec le film de genre, tout reste terne, fade, robotique. D'un ennui tout propre, envahi par une soupe de rock atmosphérique déjà ringarde pour combler les silences. Un réalisateur qui aurait eu davantage confiance en sa mise en scène et son récit n'aurait pas eu besoin de ça.
