Magic in the Moonlight

Magic in the Moonlight
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Magic in the Moonlight
États-Unis, 2014
De Woody Allen
Scénario : Allen Adler
Avec : Colin Firth, Marcia Gay Harden, Emma Stone, Jacki Weaver
Durée : 1h38
Sortie : 22/10/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon a une très haute estime de lui-même, mais ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur : il y fait la connaissance de la mère, Grace, du fils, Brice, et de la fille, Caroline. Il se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de confondre la jeune et ravissante Sophie Baker qui séjourne chez les Catledge avec sa mère. En effet, Sophie a été invitée par Grace, convaincue que la jeune fille pourra lui permettre d’entrer en contact avec son défunt mari. Or, dès son arrivée dans la propriété, Brice est tombé fou amoureux d’elle...

L'ILLUSIONNISTE

Imaginons, un instant, que nous ne connaissions pas le nom du réalisateur derrière la caméra de Magic in the Moonlight. Comment jugerait-on le film ? On serait sans doute frappé par l'élégance de la mise en scène, le beauté des cadres et de la photographie, le flegme et la jubilation contenue qui émanent de l'écran à chaque numéro des duettistes amoureux. On serait plus sévère avec le scénario-prétexte, qui épuise progressivement tous ses enjeux jusqu'au twist prévisible, grillé par le spectateur de 2014 habitué aux tours de passe-passe des séries qui jouent avec le paranormal.

Oui mais voilà, le film est écrit, imaginé et réalisé par Woody Allen et cela change tout. L'élégante mise en scène devient subitement ronflante aux yeux du critique, sous prétexte que le New-Yorkais était inventif en diable dans les années 80. Le scénario-prétexte, en revanche, prend lui les atours d'une passionnante psychanalyse filmée, avec une dimension intime presque impudique quand Stanley Crawford, le double de Woody Allen, se met à prier au chevet de sa tante. Avec Blue Jasmine, le cinéaste de Manhattan réglait ses comptes avec Mia Farrow, à travers le portrait d'une riche new-yorkaise devenue folle. Magic in the Moonlight est presque un message préventif à l'encontre de Soon-Yi Previn, sa jeune et tendre épouse: "Je ne suis pas dupe, j'accepte de croire en la magie de ton amour", dit le clarinettiste amateur qui s'y connait en pipeau. On peut trouver ça déprimant, ou stimulant, suivant la saison et l'humeur. Bien sûr, les dialogues sont un délice et le duo dégage un charme fou et assez immédiat.

par Yannick Vély

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