Ma mère préfère les femmes

Ma mère préfère les femmes
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Ma mère préfère les femmes
A mi madre le gustan las mujeres
Espagne, 2002
De Daniel Fejerman, Inés Paris
Scénario : Daniel Fejerman, Inés Paris
Avec : Silvia Abascal, María Pujalte, Rosa-Maria Sarda, Leonor Watling
Durée : 1h36
Sortie : 20/11/2002
Note FilmDeCulte : **----

Lors d'un anniversaire, Sofia fait son coming out devant ses trois filles, Elvira, Jimena et Sol. Elle est amoureuse de la belle Eliska, une pianiste tchèque de leur âge, qui vit maintenant sous son toit. Pour les trois jeunes femmes, cette annonce est un choc.

FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERF

Signe des temps modernes: l'homosexualité est devenu le point de départ de nombreuses comédies. Après la touchante Tentation de Jessica, le propos de Ma mère préfère les femmes pouvait donc sembler redondant. Heureusement, les deux jeunes réalisatrices espagnoles, Inés Paris et Daniela Fejerman, inversent le postulat classique. Ce ne sont pas les parents qui refusent l'homosexualité de leurs enfants, mais le contraire. On assiste donc aux réactions de trois jeunes femmes à la tolérance suspecte. Chacune possède un caractère différent, mais toutes souhaitent éloigner la rivale étrangère du foyer familial. Cette bonne idée est pourtant reléguée à l'arrière-plan. Utilisée comme gimmick, elle ne sert qu'à relancer une intrigue sentimentale mollassonne. Incarnée par la sensuelle Leonor Watling, la comateuse de Parle avec elle, Elvira est la véritable héroïne du long-métrage. Manque de chance: c'est aussi le personnage le plus agaçant et le plus superficiel. Séances de psy, crises d'hystérie, atermoiements lacrymaux, rien ne nous est épargné. Dans le registre de l'excitée chronique, la jeune actrice s'en donne à cœur joie. Sa liaison sentimentale avec le bel hidalgo écrivain est caricaturale et ne provoque pas l'étincelle escomptée. L'audace cède vite la place à un propos très politiquement correct où l'amour finit par triompher au terme d'un voyage touristique à Prague. Platement mis en scène, écrit sans génie, Ma mère préfère les femmes rate donc sa cible.

par Yannick Vély

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