Etrange Festival: Ludo
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Quatre adolescents s’enfoncent dans la nuit pour une fête monumentale. Les deux couples vont s’introduire illégalement dans un centre commercial, ce qui aura pour effet de liberer deux entités surnaturelles.
BOLLYWOOD UNDEAD
Nouvelle réalisation de Qaushiq Mukherjee, chien fou de la nouvelle vague indienne plus connu sous le pseudonyme de Q et qui avait électrisé il y quelques années ceux ayant eu la chance de découvrir son drame hip-rock experimental Gandu, Ludo se présente de prime abord comme une simple décalque de la méthode américaine appliquée au marché et aux vieilles légendes indiennes, et apte à être déclinée en plusieurs suites en cas de succès. Mais c'est mal connaitre le fougueux cinéaste que de croire que celui ci peut se contenter de livrer un produit sur-calibré, et cela va se vérifier tant il va s'appliquer à faire de son film une œuvre schizophrène composée de trois parties bien distinctes.
Tout commence avec une première demi-heure au montage bien enragé, introduisant les personnages sur le thème cher au réalisateur de l'opposition morale inter-générationnelle, qui n'est pas sans rappeler le ton de son précédent Gandu à la sauce Larry Clark (celui des bons jours...). Si ce prologue a de quoi mettre en appétit, la mayonnaise retombe complètement lorsque l'on entre dans le vif du sujet avec une deuxième partie assez vaine, où des séances de Ouija Krishna maudit succèdent à de loooooooooongues explorations de couloir de supermarché. Mais alors que l'on pense savoir exactement où tout cela va aller, Q surprend son monde en entremêlant la résolution de son intrigue à un long flashback d'une trentaine de minutes, un "Ludo Begins" qui inverse totalement les valeurs du long métrage en rapprochant les victimes des bourreaux.
En explosant la narration plan-plan de son deuxième acte, Q transforme la dernière partie de son film en véritable cauchemar éveillé, à la fois jouissif et totalement sur-explicatif, pendant hindou du Lords of Salem de Rob Zombie où l'horreur la plus radicale copine avec l'épouvante des légendes ancestrales.
Clément Gerardo
