Lucia y el sexo
Lucia y el sexo
France, 2001
De Julio Medem
Scénario : Julio Medem
Avec : Elena Anaya, Daniel Freire, Najwa Nimri, Tristan Ulloa, Paz Vega
Durée : 2h09
Sortie : 03/04/2002
Lucia est serveuse. Lorsqu’elle apprend l’accident de son fiancé, Lorenzo, fauché par une voiture, elle décide de s’exiler sur une petite île de la Méditerranée. C’est sur cette île que Lorenzo a rencontré, 6 années auparavant, Hélène, avec qui il a eu une brève mais très sexuelle relation…
Julio Medem est un réalisateur qui aime le romanesque, les grands sentiments, comme dans son avant-dernier film, Les Amants du cercle polaire. Dans Lucia y el sexo, le fantasmatique a remplacé le romanesque de façon implacable, ce en raison du sujet du film, contenu très clairement dans son titre. Car du sexe il y en a, beaucoup, sans la moindre retenue. Du sexe heureux, avec la liaison entre Lucia et Lorenzo ou l’aventure de ce dernier avec Hélène. Du sexe plus glauque aussi avec la relation trouble entretenue avec sa mère, ex-actrice de porno, par le personnage de Belen la baby-sitter, qui se caresse en regardant ses vidéos. Medem fait un film "pour nous, les hommes".
Si les actrices sont très belles et les scènes de sexe très explicites, permettant à Lucia y el sexo de se positionner pour le titre de film le plus chaud de l’année, il n’est pourtant pas pour autant question de réalisme. Le personnage masculin principal est écrivain, travaille sur un roman autobiographique, ce qui rend parfois difficile la distinction entre le vécu et l’inventé. De même, l’histoire, avec ses non-dits et ses ellipses, les images, aux couleurs chaudes et surexposées (sur l’île), le symbolisme de certains décors (la forme phallique d’un phare à côté d’un grand trou), ne font qu’accentuer cette sensation de rêve, tout comme l’importance des astres, Lune et Soleil.
En guise de conclusion, notons qu’il est remarquable de constater que parmi les derniers longs-métrages sortis sur le sexe, aucun ne se ressemble vraiment. De l’érotisme poisseux/foireux du Centre du monde (Wayne Wang) à la chair froide et triste d’Intimité (Patrice Chéreau) jusqu’à la chaleur de braise et de baise de Lucia y el sexo, il y a vraiment un monde.