Festival Kinotayo: Love And Treachery

Festival Kinotayo: Love And Treachery
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Love And Treachery
Furin Junai
Japon, 2010
De Hitoshi Yazaki
Scénario : Kishû Izuchi, Hitoshi Yazaki
Avec : Yôko Kamon, Kanji Tsuda
Durée : 1h35
Note FilmDeCulte : ****--
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Entre un travail qui lui plaît et une épouse exemplaire, Kyôsuke, éditeur, semble mener une vie parfaite. Cependant, au bout de quinze ans de vie commune, sa relation avec sa femme s’essoufle malgré son amour pour elle. En allant rendre visite à l’écrivain Seiji Oka, il fait la rencontre de sa maîtresse, Reika Kawashima, dont la beauté le trouble. Un jour, Seiji disparaît. Kyôsuke et Reika, qui étaient partis à sa recherche, ne peuvent résister au désir qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Ils continuent à entretenir leur liaison, sans savoir qu’en réalité ils sont les victimes d’un stratagème imaginé par Seiji et la femme de Kyôsuke.

LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD

Love & Treachery fonctionne un peu comme un antidote au précédent film de Hitoshi Yazaki, Sweet Little Lies. Leurs points de départ sont semblables: deux couples en apparence heureux mais qui vont se fissurer, mis à l'épreuve, de doux petits mensonges en trahisons. Mais à la sensiblerie un peu mièvre de Sweet Little Lies succède la crudité de Love & Treachery, dont les scènes d'amour in-extenso ont fait frémir l'assemblée lors du Festival Kinotayo. Le dialogue entre cette crudité et le traitement pourtant clinique des personnages intrigue. Sur un autre registre, Love & Treachery corrige les défauts du précédent film de Yazaki. Les manières et minauderies de Sweet Little Lies rendaient le long métrage artificiel. Love & Treachery s'inscrit, lui, frontalement dans l'artifice, l'intègre consciemment à sa narration, plongeant le quotidien banal et réglé d'un homme dans la fiction, via l'apparition romanesque d'une jeune femme qui, de lunettes noires en talons aiguilles, possède tout l'attirail de la femme fatale. Yazaki tisse efficacement son mystère et l'élégance minimaliste de sa mise en scène fait recette.

Aux deux tiers du parcours, ce mystère s'éclaircit. On pense alors que le film va s'écrouler en devenant plus cartésien, comme l'épouse dit aimer les mathématiques car il ne peut y avoir qu'une seule réponse. Pas forcément l'issue la plus intéressante mais l'art de la narration, la solidité du cast (dont Kanji Tsuda, vu récemment dans Guilty of Romance) et l'atmosphère vénéneuse captivent suffisamment pour faire de ce Love & Treachery une bonne surprise.

par Nicolas Bardot

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