Loup de la cote ouest (Le)

Loup de la cote ouest (Le)
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Loup de la cote ouest (Le)
France, 2002
De Hugo Santiago
Scénario : Santiago Amigorena, Hugo Santiago
Avec : Lizzie Brocheré, Valérie Dréville, James Faulkner, Anna Mouglalis, Gérard Watkins
Durée : 2h12
Sortie : 18/12/2002
Note FilmDeCulte : ***---

Un vieux privé américain, revenu à Biarritz auprès d'un ami aux affaires louches pour le protéger des bandits qui veulent le tuer, se voit finalement contraint d'enquêter sur la mort de celui ci. Ses investigations le mèneront aux cœur de diverses affaires familiales auxquelles lui-même se trouve mêlé.

De Hugo Santiago, l'on connaît principalement le film Invasion, sorti à Paris trente-cinq ans après sa réalisation, tout juste deux mois avant ce Loup de la côte ouest. Cinéaste argentin en exil, Santiago n'a pu qu'être attiré par cette histoire d'un privé déraciné, regardant toujours vers l'ouest et sa terre d'origine. Eminemment autobiographique, cette histoire trouve bien entendu son intérêt dans les résonances qui se font autour du parcours personnel du cinéaste, et il devient rapidement évident qu'il se projette en grande partie dans ce beau personnage de détective fragile et hésitant, à l'accent traînant. Tournant tout entier autour de la notion d'origines (des personnages, des meurtres, des amours, des enfants), le film devient rapidement un pamphlet sur la mémoire étonnamment proche, dans un sens, du médiocre Novo, déjà avec la prometteuse Anna Mouglalis.

Le problème qui se pose alors par rapport à ce film, c'est que Hugo Santiago est probablement un cinéaste doué, mais l'histoire qu'il porte à l'écran reste elle désespérément terre à terre et ridiculement parasitée par la voix off d'une vieille dame insupportable, qui commente l'action d'une voix caverneuse. L'enquête est hautement improbable, et l'on suit avec peine les pérégrinations de ce détective trop vieux qui revient sur les traces de son passé. Une bien jolie idée qu'il aurait fallu rendre plus carrée, plus linéaire, pour en extraire un film d'une durée inférieure à deux heures et douze minutes qui en paraissent le double. Restent de bons acteurs, et un discours mélancolique sur l'exil qui permettent malgré tout au film de rester presque systématiquement intéressant.

par Anthony Sitruk

Partenaires