Longing for the Rain
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Chunmeng
Chine, République populaire de, 2013
De Lina Yang
Scénario : Lina Yang
Durée : 1h38
Fang Lei, l'héroïne de ce film à cheval entre fiction et documentaire, est une jeune femme au foyer. Son mariage aisé lui procure sécurité, mais ce cocon est dénué d'amour et de sexe. Elle passe son temps à faire du shopping avec ses amies pour oublier ses angoisses - au sujet de la mort ou de son mari infidèle. Elle trouve l'apaisement dans ses rêves quand, une nuit, un mystérieux jeune amant apparait pour lui faire l'amour sauvagement...
CET OBSCUR OBJET DU DÉSIR
On ne louera jamais assez les qualités de tête chercheuse du Festival de Rotterdam, champion en défrichage hors normes et explorateur hors pair. Longing for the Rain, réalisé par la Chinoise Lina Yang, était en compétition lors de la dernière édition du festival néerlandais, et en est un parfait exemple. Voyez: Longing... est un drame social et érotique, qui flirte çà et là avec le film de fantômes et le film documentaire. Le long métrage de Lina Yang ne ressemble pas au film chinois habituel qu'on peut croiser en festivals. Mieux: il ne ressemble pas aux films qu'on peut voir habituellement, tout court. L'originalité de Longing for the Rain n'est pas qu'une originalité de mots-clefs collés les uns aux autres de façon improbable, le film n'est (évidemment) pas réussi simplement parce qu'il est un patchwork étonnant. Les genres et tons s'articulent dans un glissement cohérent qui suit au plus près la perception de l'héroïne, atypique là encore (une épouse et mère chinoise aisée) sur un sujet qui l'est tout autant dans le cinéma chinois contemporain (le désir féminin).
De rêves de viol en quête spirituelle, Longing for the Rain réalise un portrait singulier d'une femme pas à sa place dans une Chine de nouveaux riches, et dont le désir sexuel la porte ailleurs. Sa liberté vient-elle du fait que Longing... est également une production de Hong-Kong ? De l'expérience de documentariste de Yang ? Par sa façon d'embrasser clairement ses sujets (scènes de sexe concrètes, fantômes fantomatiques), Longing fait oublier quelques faiblesses narratives. Ce qui reste, c'est son impétuosité, son audace et la sensibilité de ce portrait, loin des portraits-de-femmes fadasses qu'on se tape à longueur d'année dans les salles françaises.
