Loft
Rofuto
Japon, 2007
De Kiyoshi Kurosawa
Scénario : Kiyoshi Kurosawa
Avec : Yumi Adashi, Miki Nakatani, Hidetoshi Nishijima, Sawa Suzuki, Etsushi Toyokawa
Durée : 1h51
Sortie : 03/01/2007
Reiko est une écrivaine qui vient de recevoir un prix littéraire. La jeune femme, qui peine à terminer son nouveau roman dans son appartement tokyoïte, s’installe dans une maison isolée de tout et rencontre un archéologue victime d’étranges malaises depuis qu’il a découvert une momie vieille de mille ans.
I WALKED WITH A MUMMY
Au lendemain de la sortie en salles de The Grudge 2, Loft, pourtant loin d’être irréprochable, permet de jauger le fossé qui sépare Shimizu et Kurosawa parmi les artisans les plus connus de la nouvelle vague fantastique japonaise. Quand le premier privilégie coûte que coûte le train fantôme beuglard et couillon, le second parvient à installer avec un minimum d’effets une étrange atmosphère de millennium momie, pont invisible entre l’ère Heian et aujourd’hui, histoire malade de beauté pérenne et d’amour éternel noyés dans la boue, le tout avec une sobriété proche de l’austérité. Dans la lignée d’un Séance, la caméra de Kurosawa se fait toujours aussi précise, cadre aiguisé et ingénieuse utilisation de la lumière comme subtile évocation du fantastique. Loft possède bien sa griffe, cette vision poétique du fantôme, ce récit d’intense inquiétude planté dans une nature mystérieuse que le réalisateur sublime à chaque séquence d’extérieur. Le sortilège agit un long moment, mais s’étiole peu à peu dans le dernier tiers, fin de course qui se décide à faire avancer l’intrigue, ne sait que faire de sa momie, ne parle plus que pour dire des inepties, se prend les pieds dans les fils de tous ses rebondissements, avant une fin à la Sueurs froides un rien cheap à base de poupée Corolle boueuse en vilaine tâche. Malgré ce dérapage brouillon, le parfum étrange reste en tête, cette voix précieuse qui est celle de son captivant réalisateur.