Locke

Locke
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Locke
Royaume-Uni, 2013
De Steven Knight
Scénario : Steven Knight
Avec : Tom Hardy
Durée : 1h25
Sortie : 23/07/2014
Note FilmDeCulte : ***---
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Promis à un futur brillant, Ivan Locke voit sa vie basculer le jour où un coup de téléphone menace sa famille et sa carrière.

VOITURE BALAIS

Bien que Locke ne soit pas son long métrage en tant que réalisateur, Steven Knight s’était jusqu'ici plutôt fait remarquer en tant que scénariste, pour des films efficaces et carrés (Les Promesses de l’ombre, Dirty Pretty Things…). On retrouve ici ces qualités d’écriture, mais l’absence d’un metteur en scène de la trempe de Cronenberg ou Frears pour les transcender condamne l’ensemble à demeurer au stade de l’illustration de scénario, aussi brillante soit-elle. Locke repose sur un pitch des plus intrigants (un homme seul dans sa voiture, une course contre la montre et un téléphone portable comme seul lien avec l’extérieur)… quitte à se reposer parfois un peu trop dessus. La solitude du protagoniste éponyme, pourtant entouré d’une foule de voitures, demeure palpable de bout en bout, et Knight réussi à faire croire à l’existence tangible de personnages pourtant jamais présents à l’écran autrement que par leur voix au bout du fil. Une référence vient pourtant régulièrement refaire surface: le brillant thriller claustrophobe Buried, où Ryan Reynolds était enfermé tout du long dans un cercueil avec un téléphone portable.

Si la comparaison est cruelle, c’est qu’elle met en valeur le point faible de Locke. Si l’on tremblait pour Ryan Reynolds, c’est que sa vie était en danger. Ivan Locke doit en revanche faire face à… des retards dans la construction d’un chantier. On aimerait pouvoir être solidaire de son stress, mais le calme (de façade) qu’il affiche en négociant avec ses partons et ouvriers ne fait que refléter l’ennui poli provoqué par ces enjeux somme toute trop banals pour vraiment intéresser. Si l’on s’attache à Locke, c’est peut-être certes d’une part parce qu’il n’y a rien d’autre à quoi s’attacher, mais c’est aussi bien sûr avant tout pour l’excellent Tom Hardy. Tourné dans les conditions du plan séquence (Hardy devait rejouer l’intégralité du film – certes court – à chaque prise) Locke bénéficie grandement de son charisme et de son art de la nuance (et sur ce point, le film dépasse facilement Buried). Tom Hardy empêche plus d’une fois l’ensemble de virer à la répétition stérile mais, prisonnier d’un scénario aussi cadenassé, il ne parvient pas à lui tout seul à rendre l’ensemble moins superficiel et peut-être plus surprenant.

par Gregory Coutaut

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