Locataires
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Bin-jip
Corée du Sud, 2004
De Kim Ki-Duk
Scénario : Kim Ki-Duk
Avec : Jae Hee, Kwon Hyuk-ho, Lee Seung-yeon
Durée : 1h30
Sortie : 13/04/2005
Un jeune homme repère les maisons inhabitées en laissant, la journée, des prospectus à leur porte. Il squatte alors différents logis, jusqu’à sa rencontre impromptue avec une jeune épouse battue.
LE SAMARITAIN
Réalisateur boulimique (onze films en neuf ans), Kim Ki-duk restait sur la bonne lancée de ses brillants Printemps, été, automne, hiver… et printemps et Samaria, deux longs métrages concentrant la poésie, les jeux narratifs, l’esprit zen et la violence qui habitent toute son œuvre. Les poings dans la figure, encore une fois, dans Locataires, avec une femme battue ou un gardien de prison sadique, et le poème d’un couple étrange et muet, pies voleuses et insaisissables fantômes. Problème: contrairement à la troublante héroïne de L’Ile, éros et thanatos dans la même main, les bourreaux (époux violent ou maton dément) sont trop épais pour ne pas faire virer les affrontements vers une certaine complaisance. Avançant à l’aveuglette, brouillant les pistes comme lors de son précédent film, le réalisateur se révèle également moins habile, moins fluide, à raconter son histoire en zigzags. Le Coréen, parfois paresseusement taxé de misogynie, trouve en tout cas l’occasion de peindre un beau personnage féminin, véritable clef d’un film qui se pose sur son épaule rêveuse, héroïne tragique qui dessine les spectres d’un salut impossible, ce jour où son cœur lourd et le pied léger de son amoureux s’envoleront, et sur la balance cassée ne pèseront plus rien.
En savoir plus
Lee Seung-yeon, ex hôtesse de l’air puis dauphine de Miss Corée, est une star du petit écran (où elle a animé son propre show, entre quelques séries télévisées) et du grand, Locataires étant son cinquième long métrage. Les photos de nu utilisées dans le film de Kim Ki-duk sont des clichés de la comédienne qui, en 2004, ont défrayé la chronique en Corée.
