Le Livre d'Eli
The Book of Eli
États-Unis, 2009
De Albert Hughes, Allen Hughes
Scénario : Gary Whitta
Avec : Jennifer Beals, Michael Gambon, Mila Kunis, Malcolm McDowell, Gary Oldman, Ray Stevenson, Denzel Washington
Photo : Don Burgess
Musique : Atticus Ross
Durée : 1h49
Sortie : 20/01/2010
Trente ans après l’ultime guerre, l’Amérique n’est plus qu’une terre désolée dont les villes sont des ruines et les routes autant de pièges infestés de bandes criminelles. Plus de civilisation, plus de lois. Depuis des années, Eli voyage, seul. Guidé par sa foi, il lutte pour survivre, mais surtout pour protéger la lueur d’espoir qu’il transporte avec lui. Il est prêt à tout pour cela. Dans ce monde d’apocalypse, un seul homme connaît le pouvoir que détient Eli, et il est prêt à tout pour s’en emparer : le redoutable Carnegie, maître d’une bande de voleurs de d’assassins. La très belle Solara, fille adoptive de Carnegie, est elle aussi attirée par Eli mais pour une autre raison : il est la preuve qu’autre chose existe au-delà du territoire de son père. Pourtant, rien ni personne ne détournera Eli de son chemin. Il doit continuer, avancer et accomplir son destin pour sauver le futur en soufflant sur les braises d’une humanité qui n’attend que l’étincelle.
UN PROPHETE
On le sait, le monde va mal et l’avenir de l’humanité est incertain. C’est même pour cela que le genre apocalyptique (qu’il soit post- comme La Route ou pré- comme Prédictions) fait un retour en force ces dernier temps. Sans réelle nouvelle d'eux depuis leur adaptation de From Hell, les jumeaux Albert et Allen Hughes se refont aujourd'hui une santé cinématographique en venant poser leur pierre à l’édifice du genre et en nous troussant un film hérité du western accompagné de forts relents bibliques. Pèlerin des temps futurs, l’ami Denzel y trimballe en effet sa carcasse de poor lonesome cowboy au passé mystérieux, sentences pseudo bibliques en bandoulière, vers une terre promise que seul un dénommé Carnegie, leader d’analphabètes et despote érudit qui dirige une simili ville en espérant commencer une nouvelle dictature, pourra empêcher d'atteindre. Car évidemment, ça n'aurait pas été drôle sinon, Carnegie est à la recherche d'un seul et unique livre : celui que trimballe Eli ! Moins manichéen que le Postman de Kevin Costner, Le Livre d’Eli bénéficie cependant d'un atout de poids en la présence du nabab pyrotechnique Joel Silver à la production. Certes, on sait qu'avec cet homme derrière certaines manettes, le film n'évoluera pas forcément dans l'ultra subtil, mais on sait aussi qu'il sera plutôt efficace avec son lot d’action nécessaire, le tout dans un rythme forcément soutenu et sans non plus prendre les spectateurs pour des imbéciles. Et c'est exactement ce qui se passe ici : un script sans énorme surprise (quoique…) mené tambour battant par deux réalisateurs et un interprète convaincus et convaincants. Il n'en fallait pas plus à ce post nuke à l’atmosphère délétère numérique pour devenir une agréable surprise.