Livide
France, 2011
De Alexandre Bustillo, Julien Maury
Scénario : Alexandre Bustillo, Julien Maury
Avec : Chloé Coulloud, Béatrice Dalle, Catherine Jacob, Jeremy Kapone, Félix Moati, Marie-Claude Pietragalla
Photo : Laurent Bares
Musique : Raphaël Gesqua
Durée : 1h31
Sortie : 07/12/2011
En Bretagne, nuit d’Halloween. Lucie Clavel et deux copains qui s’ennuient à mourir dans leur petite ville de Province décident sur un coup de tête de cambrioler la maison d’une vieille femme plongée dans le coma. La légende veut que cette maison renferme un trésor… Après avoir traversé la lande de nuit, le trio arrive chez Deborah Jessel et pénètre dans sa maison plongée dans les ténèbres. Ils ne tarderont pas à découvrir un « trésor » surprenant, ainsi que la véritable identité de Déborah Jessel …
DANSE MACABRE
Entre projets en berne (Neiges) et d’autres tombés à l’eau ou échoués entre les mains d'autres réalisateurs (les remakes de Hellraiser et Halloween 2), le duo responsable de A l’intérieur revient enfin derrière la caméra pour nous offrir ce Livide, un film avec des ambitions revues à la hausse et de véritables intentions tout droit héritées des œuvres fantastiques de Franju et autre Tourneur, ou encore de la Hammer. Changement de registre donc pour les deux comparses Bustillo et Maury. Fini le shocker brut et place à l'épouvante. Fini le cru et le brutal et bienvenue à l'onirique et au baroque. C'est donc avec une volonté d'élégance et de style que l'infernal tandem nous entraîne en Bretagne (une région propice aux légendes et autres contes païens) pour nous narrer cette histoire pas si éloignée des récits d'épouvante qu'on se raconte pour se faire peur au coin du feu. Bref, jusqu'ici tout va bien. Sauf qu'entre une installation et une exposition hasardeuses et interprétées par des comédiens manquant de justesse, on a vite fait de se sentir extérieur à l'affaire. Pas grave, la deuxième partie arrivera bien à nous rallier à la cause des deux réalisateurs. C'est en tout cas ce que l'on espère avec l'arrivée dans cette fameuse "maison du diable". Mais malheureusement, même là, la sauce ne prend jamais pleinement, la faute à un script en dents de scie alternant de purs moments d'angoisse singulière (décors, maquillages et photo sublime à l'appui) trop vite court-circuités par des séquences beaucoup moins inspirées faisant trop vite retomber le soufflet. Un peu comme si le binôme derrière la caméra n'avait pas pu/su oser aller au bout de certaines idées. Un constat préjudiciable qui confère à l'œuvre une atmosphère tiède et sage même si compensée par certaines images délicates et envoûtantes.