Lily
États-Unis, 2013
De Matt Creed
Scénario : Matt Creed, Amy Grantham
Avec : Amy Grantham
Durée : 1h25
Son traitement du cancer du sein touchant à sa fin, Lily fait le point sur sa vie avec une clarté renouvelée. Errant dans les rues de New York remplies de souvenirs, elle voit sous un nouveau jour sa relation avec son compagnon plus âgé et ses sentiments à l'égard de son père, longtemps absent.
AU SEUIL DE LA VIE
Il y a un détail qui, malheureusement, ne trompe pas dans Lily, deuxième long métrage de l'Américain Matt Creed. L'héroïne dont le cancer est en phase de rémission porte visiblement une perruque. Le long métrage ne se sent d'abord pas obligé de tout expliquer, le personnage principal (Lily) suit son traitement de radiothérapie et on comprend tout à fait ce qui se passe. Cela pourrait être acquis, on pourrait ne pas passer de temps dessus. Mais nous sommes dans une production indépendante américaine un peu trop lambda, donc tout doit être signifié, donc la perruque servira plus tard et comme on s'y attendait d'élément dramatique (enlevée en plein repas d'amis qui tourne au vinaigre) puis plus tard d'élément comique (une autre réunion d'amis et une scène d'acceptation). Les scènes en question ne posent pas tellement problème, c'est plus cette volonté de faire en sorte que tout ce qui apparaît à l'écran doit jouer un rôle qui rend Lily un peu trop mécanique, programmatique.
Lily parvient pourtant, sans fausse pudeur, à faire partager le quotidien d'une jeune femme qui, contrairement à bien d'autres films sur le sujet, n'a plus vraiment à affronter la maladie mais plutôt à revivre et se lancer dans de nouveaux projets. Laisser peut-être les enfants de son compagnon, mettre à la porte les connaissances citant Ariane Mnouchkine autour d'un verre de vin et avec qui Lily ne partage finalement rien. Lily est meilleur lorsqu'il capture quelques moments simples (Lily qui a une discussion crispante avec sa mère ou apprend à faire ses lacets à son fils), moins bon lorsqu'on retombe dans le sursignifiant (Lily qui apprend les claquettes dans la rue - car elle revit). Si le film, plutôt honnête et attachant, n'est pas foncièrement mauvais, il ne quitte jamais vraiment l'autoroute du déjà-vu.