Lilo & Stitch
États-Unis, 2002
De Dean DeBlois, Chris Sanders
Scénario : Chris Sanders
Avec : Tia Carrere, Daveigh Chase, Kevin McDonald, Ving Rhames, Ashley Rose Orr, Jason Scott Lee
Musique : Alan Silvestri
Durée : 1h25
Sortie : 19/06/2002
Lilo est une petite fille hawaïenne fan de photo, de hula et d'Elvis. Excentrique et solitaire, elle n'a pour seule famille que sa soeur Nani (et David, le copain de cette dernière) qui décide de lui acheter un chien. Au chenil, Lilo choisi bien évidemment le chien le plus bizarre et le baptise Stitch. Mais ce qu'elle ignore, c'est que ce petit animal est en fait le résultat d'une expérience génétique menée par un savant fou extraterrestre et que sa seule préoccupation est de tout détruire...
Face à l'avalanche des nouvelles techniques du cinéma d'animation et au raz de marée qu'ont provoqué les films d'animation japonais, Disney est en déclin, tout le monde l'a remarqué. Misant le tout pour le tout, les studios chers à notre enfance ont fait précéder leur dernier opus d'un court métrage dans lequel Mickey se métamorphose en monstre lubrique, puis se sont amusés avec leur logo du château de la belle au bois dormant, le transformant en galaxie extraterrestre. Il n'y a pas de doute, Disney commence à se recycler, et ce pour notre plus grand plaisir. Lilo et Stitch est une vraie réussite, un des meilleurs Disney de ces dernières années. La première nouveauté, comme l'annonçait l'accroche des affiches promo, est d'avoir créé des héros beaucoup plus "normaux" et surtout moins lisses que les héros Disney habituels. Outre Stitch, qui est un monstre dévastateur venu d'une autre planète, on voit évoluer sous nos yeux une petite fille plus cynique, espiègle et chipie que jamais, une sorte de mélange entre Clochette et Javote. Lilo est différente et assez "trash": elle prend en photo des gros calcinés sur la plage, frappe ses copines, raconte que des fourmis ont pondu dans la tête de sa poupée et enferme sa soeur dehors en prétextant qu'elle veut mourir tranquille en écoutant du Elvis.
Ce changement se voit également dans les dessins. Finies les garde-robes de princesse pastels et à paillettes, les corps de rêve et les visages fins. Lilo a un petit nez en patate qui fait tout son charme et se balade en claquettes et robe simple, Nani a des jambes démesurées mises en valeur par un short en jean déchiré et David ressemble à un Ken Hawaï qui vient juste de sortir du magasin de jouet, sans oublier le représentant de la DDASS au look Men In Black. Les extraterrestres, quant à eux, tout en nous rappelant des personnages de cinéma que l'on connaît par coeur, ont un petit quelque chose en plus qui les rend totalement crédibles. Une autre nouveauté que l'on avait déjà vu apparaître dans le dernier Disney (Atlantide), pas de chansons mièvres et/ou larmoyantes (hormis peut-être la très courte chanson que chante Nani à Lilo mais qui reste très discrète). Ici on nage en pleine ambiance hawaïenne avec des tonalités qui rappellent parfois les Beach Boys et bien sûr quelques tubes du King. Un pur régal. Dans tout ce petit bonheur, on peut quand même regretter une irrégularité dans le rythme. Alors que la première moitié est des plus intéressantes avec une très bonne mise en place des personnages, la deuxième devient par moment un peu trop conventionnelle avec la leçon de morale habituelle et un duo de joyeux lurons extraterrestres qui finit par lasser. Mais après tout, nous sommes devant un film de Disney...