Lili et le baobab

Lili et le baobab
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Lili et le baobab
, 2006
De Chantal Richard
Scénario : Chantal Richard
Avec : Saïdou Abatcha, Romane Bohringer, François Delaive, Albert Delpy, Marie Pillet
Durée : 1h30
Sortie : 03/05/2006
Note FilmDeCulte : ***---

Lili, 36 ans, est photographe municipale dans une petite ville portuaire de la Manche. Elle tente de prolonger comme elle peut une jeunesse qui lui échappe. Le hasard d'une commande professionnelle l'envoie en Afrique. Elle y rencontre Aminata, une jeune femme qui se sait en danger.

C'EST TOUT VU

Des allées et venues entre cinéma et télévision, on pensait qu'un certain Jean-Luc Godard avait, un de ces jours d'inspiration aphoristique qui lui sont siens, déjà tout dit: "Il y a le visible et l'invisible. Si vous ne filmez que le visible, c'est un téléfilm que vous faites." Ainsi débarrassé des éventuelles prétentions cinématographiques du petit écran (puisqu'il y a le cinéma et la télévision, pourquoi voudriez-vous qu'ils fricotent?) JLG laissait pourtant fort marri le critique contemporain, qu'un dessein regrettable amène, plus souvent qu'à son tour, à se confronter aux entre-deux-chaises. Lili et le baobab est de ceux-ci, autant téléfilm de qualité que cinéma appauvri. Et soulève la question du jour: un bon téléfilm fait-il œuvre cinématographique, dès lors qu'il est projeté sur cet écran large, face auquel, heureusement, on lève encore la tête? Le premier film de Chantal Richard fait office de cas d'école: Lili et le baobab s'empare d'un sujet noble (le combat d'une femme contre l'archaïsme et sa corollaire tentation colonisatrice), porté sur les épaules spectatoriellement identifiables, selon la novlangue audiovisuelle en vigueur, d'une Romane Bohringer plutôt sobre, et le traite dans le sens du vent – du visible, donc, pour ne pas dire du vu d'avance. De cette réflexion appuyée mais pas balourde sur la bonne conscience occidentale, déployant la nécessaire précaution d'éviter l'angélisme et capable de faire affleurer les sentiments et la proximité autochtone, en évitant élégamment le pathos, on pourrait dire beaucoup de bien... si elle se trouvait diffusée en prime-time. Car rien, ici, ne justifie le grand écran. Pas même et c'est un comble, les paysages africains, platement filmés – ou, pour mieux dire, filmés avec la seule bienveillance en guise d'intention de mise en scène. Soit la recette d'un téléfilm sincère, mais d'un film limité.

par Guillaume Massart

En savoir plus

La coopérative de photographes indépendants 1D-photo.org a mis en ligne une large sélection des souvent belles photos de tournage de Lili et le baobab. A découvrir en cliquant ici.

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