Festival de Gerardmer : Lifechanger
Canada, 2018
De Justin McConnell
Scénario : Justin McConnell
Durée : 1h24
Drew doit changer d’organisme au bout de quelques jours ou mourir dans d’atroces souffrances. Il doit trouver un candidat potentiel et occuper son corps, s’appropriant son apparence, mais aussi ses souvenirs, ses espoirs et ses rêves. Il devient cette personne mais doit la tuer en échange. Il n'en a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où Drew pouvait séjourner des années dans le même corps. Cette situation lui a d'ailleurs permis de rencontrer Julia, devenue chère à son cœur. Son désir impétueux de nouer des liens plus intimes avec elle va faire des ravages et remettre en cause sa raison d’être.
ROTTEN
Dans un premier temps, le postulat de Lifechanger se fait plutôt intrigant, comme une version moins thriller et plus dramatique et introspective de Hidden de Jack Sholder. Le récit débute plus ou moins in media res et ne perd pas de temps à exposer son concept, ce qui est plutôt bienvenu. Rien que la juxtaposition d'une voix off masculine pour un protagoniste alors féminin à l'écran comporte son lot de promesses quant au potentiel du pitch. Néanmoins, les premiers indices révélant que cette ressource allait être relativement inexploitée et que le personnage, et par là donc le film, allait faire des choix non-sensiques et injustifiés, arrivent assez vite. En effet, le premier tiers du film s'avère très vite répétitif, reproduisant inutilement le même scénario plusieurs fois de suite en guise de remplissage. Ainsi s'installe alors peu à peu le sentiment que l'on est face au bon vieux syndrome du court métrage étiré en long. Le film nous perd complètement lorsque le personnage opère un virage que nous ne spoilerons pas même si'l n'a en réalité aucune incidence sur le récit, ce qui le rend d'autant plus incompréhensible, nécessité ni par l'histoire, ni par le sujet, ni quoi que ce soit. Arrive alors enfin la suite logique des événements, celle que l'on attend depuis le début du film et qui serait arrivée au bout de 6 minutes du court métrage, et quand il faut inévitable lui donner une conclusion, Lifechanger passe complètement à côté de l'émotion inhérente de son sujet et se termine sur une pirouette qui fait un plouf retentissant. Un beau gâchis.