PIFFF 2017 : Leatherface

PIFFF 2017 : Leatherface
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Leatherface
États-Unis, 2017
De Alexandre Bustillo, Julien Maury
Avec : Stephen Dorff, Lili Taylor
Musique : John Frizzell
Durée : 1h30
Note FilmDeCulte : *-----
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Quatre ados à problèmes s’évadent de l’institution psychiatrique dans laquelle ils étaient internés. Un flic assoiffé de vengeance part à leur recherche pour mettre un terme à leur cavale…

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Pour le duo de Frenchies, le rêve américain c’était surtout pour l’instant une somme de rendez-vous manqués (Halloween 2 finalement récupéré par Rob Zombie et le projet de remake d’Hellraiser qu’on attend toujours, ou pas). Mais le tandem l’a toujours affirmé, tant qu’ils ne trouveront pas script à leurs pieds, ils n’iront pas faire affaire avec l’Oncle Sam et ses promoteurs fossoyeurs de genre. Une attitude intransigeante qu’on ne peut que saluer. Du coup, lorsqu’on a appris que les papas de A l’intérieur et Livide avaient enfin accepté une commande, qui plus est rattachée à la saga du culte Massacre à la tronçonneuse, on s’est retrouvé pris d’une fièvre rare avec l’espoir de réussir enfin à se débarrasser des souvenirs douloureux de séquelles, remakes et autres reboots qui continuent films après films d’enterrer la franchise et à désacraliser le mythe. Sauf que voilà, une nouvelle fois la machine à broyer hollywoodienne a fait des siennes et que Bustillo et Maury, aussi incorruptibles soient-ils, n’ont pas réussi à échapper à ses griffes destructrices.

Leatherface donc. Préquelle consacrée aux jeunes années du mythique tueur, le film ne se révèle être finalement qu’un enchainement raté de séquences bancales et pleines de raccourcis où l’on tente d’humaniser le monstre et d’expliquer les origines du mal avec la délicatesse d’un panzer en oubliant surtout de créer la moindre empathie envers les autres protagonistes. Plus road movie (peut-être la seule vraie bonne idée du film) que véritable shocker qui marque au fer rouge, Leatherface passe donc son temps à tenter de convaincre les spectateurs adolescents (les plus vieux ne seront pas dupes) du bien-fondé de son entreprise et de la sincère volonté de lever le voile sur ce qui a rendu cette famille si dégénérée, tout en annihilant toute audace visuelle et autres tentatives de sortir le film des sentiers battus. Bref, une genèse sans arguments qui se contente de citer quelques aïeuls aux scènes clés (Tueurs nés, Halloween ou encore Hannibal) sans jamais réussir à sustenter ne serait-ce qu’un bref instant une audience qui avait mis beaucoup d’espoir dans cette préquelle et qui se serait juste contentée d’une œuvre perfectible tant que la hargne et l’audace auraient transpiré de ses images. Laissant plus qu’un arrière-goût d’inachevé, le film est effectivement un massacre, mais pas celui qu’on espérait.

par Christophe Chenallet

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