Last Party 2000

Last Party 2000
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Last Party 2000
États-Unis, 2003
De Rebecca Chaiklin, Donovan Leitch
Avec : Philip Seymour Hoffman
Durée : 1h37
Sortie : 29/01/2003
Note FilmDeCulte : ****--

Faux candide, Philip Seymour Hoffman découvre la face cachée des élections américaines et interroge différentes personnalités de la société civile.

PARTIE DE CAMPAGNE

Après le magnifique Bowling for Columbine, l’Amérique nous offre un nouveau documentaire engagé contre le politiquement correct et la pensée libérale unique. Avec Last Party 2000, deux jeunes réalisateurs, Rebecca Chaiklin et Donovan Leicht, reviennent sur la dernière campagne présidentielle américaine, en suivant les différents meetings politiques. En contrepoint aux réunions d’état-major, ils donnent la parole aux contestataires oubliés d’un système politique qui privilégie l’affrontement de deux partis surpuissants. Deux machines médiatiques aux discours rôdés, pour conquérir les voix d’une population mal informée sur les problèmes sociaux et internationaux. Chaiklin et Leicht confient le rôle du candide enquêteur à Philip Seymour Hoffman. L’acteur surdoué de Magnolia trompe ses interlocuteurs par son apparente bonhomie. Il se glisse dans les manifestations, s’infiltre innocemment dans les meetings. Et pose, à l’instar de Michael Moore, des questions presque naïves aux personnalités politiques du pays, pour mieux distiller son poison et mettre à mal les contradictions des populistes qui confondent politique et spectacle.

COMPTE A REBOURS

Brouillon et maladroit, Last Party 2000 souffre d'un manque évident de maîtrise. Les fulgurances intellectuelles, la force du discours se diluent dans des effets de style inappropriés. Par inexpérience -il s’agit d’un premier film-, les cinéastes oublient parfois leur sujet et se focalisent sur des détails peu signifiants. La musique envahit l’écran et surligne la plus petite émotion. Moins un documentaire politique approfondi qu’un instantané, Last Party 2000 doit être apprécié comme une prise de vue déviante et édifiante du grand cirque médiatico-politique américain. Quelques scènes chocs éclairent bien le mal-être de la première puissance mondiale. Le film se termine par l’incroyable épisode du comptage des votes de l’état de Floride qui mériterait à lui seul un documentaire. Dans Gangs of New York, le personnage de William Boss Tweed, l’homme politique corrompu affirmait: «Souviens-toi que ce ne sont pas les bulletins qui font les résultats, mais le comptage», clin d'oeil aux récents accrocs des élections américaines. Plus d’un siècle après, rien n’a vraiment changé au pays de l’Oncle Sam.

par Yannick Vély

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