Last Kiss
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The Last Kiss
États-Unis, 2006
De Tony Goldwyn
Scénario : Paul Haggis
Avec : Casey Affleck, Jacinda Barrett, Rachel Bilson, Zach Braff, Eric Christian Olsen, Michael Weston
Durée : 1h44
Sortie : 25/10/2006
Michael est le plus heureux des hommes. Jusqu’au jour où sa compagne Jenna lui avoue qu’elle est enceinte et aimerait acheter une maison pour accueillir leur nouvelle famille. Soudain tout lui semble joué. Son futur lui apparaît tout tracé et il se demande si cette vie est bien celle qu’il veut. Une électrisante rencontre avec la jeune et jolie Kim vient ajouter des doutes supplémentaires et Michael va devoir prendre une décision qui va engager son avenir.
COPIE CONFORME
Que les choses soient claires depuis le début: Last Kiss n’est pas la suite de Garden State. Certes le personnage joué par Zach Braff se trouve dans les deux films face à la confusion des sentiments à 25 puis à 29 ans et l’on peut alors penser logiquement à une évolution du personnage, mais ce n’est pas le cas. Cette similitude des héros principaux ainsi qu’une bande son pop, qui sonne très similaire à celle du film de Zach Braff, sont bien les seuls points communs entre les deux productions. En effet, Last Kiss est l’adaptation américaine, ce qui signifie ici une adaptation "copier/coller" dans un environnement américain, du film italien Juste un baiser de Gabriele Muccino, qui fut sacré film de l’année en Italie en 2001. Les Américains sont passés maître dans l’art d’adapter à leur sauce les succès du cinéma européen et dans ce cas précis le détail a été poussé à l’extrême avec une utilisation quasi identique des cadres choisis dans le film original. Paul Haggis n’a donc pas le mérite d’une histoire originale et enlève au charme latin pour rajouter ce qu’il faut de politiquement correct afin de coller au plus près au marché américain.
Au cœur de ce scénario se trouve Michael, jeune homme de 29 ans, qui se déclare très heureux mais qui à la suite de cet aveu à sa petite amie ne peut empêcher son regard de glisser longuement sur la photo d’un mannequin. Heureux mais pas forcément satisfait et c’est bien là le nœud du problème quand Jenna lui apprend qu’elle attend un enfant. A-t-il envie d’être papa maintenant? A-t-il pris le temps de faire de tour de toutes les excitantes perspectives qu’offre la vie? A-t-il pris assez de risques? Mais surtout a-t-il envie que le reste de son existence soit planifiée et sans surprises? Michael sait ce qu’il a mais plus ce qu’il veut et ne peut compter sur le soutien de ses meilleurs amis dont la vie personnelle se trouve également en état de crise. Une contagion qui se propage aux parents de Jenna. Ainsi Anna (lumineuse Blythe Danner) subit un choc avec l’annonce de la grossesse de sa fille et se met à reconsidérer son mariage. Tous les protagonistes sont arrivés à un tournant et vont devoir faire face à un choix. Où est passé l’amour inconditionnel du début de la relation? Est-ce qu’un enfant est un ciment suffisant pour un couple? Existe-t-il une femme idéale? Les pulsions hormonales sont elles plus forte que l’amour? Faut-il fauter pour se rendre compte de la profondeur des sentiments? Tous vont devoir affronter les réponses à ces questions.
LES BONNES QUESTIONS
Last Kiss a le mérite de poser les bonnes questions et une grande majorité de spectateurs va se retrouver dans le problème de tel ou tel personnage. La gageure est qu’il va leur être difficile de s’identifier aux héros du film. Difficile de compatir avec la vie de bourgeois bien rangés dont les seuls soucis sont les problèmes relationnels, et encore plus difficile de plaindre la capricieuse Jenna. De plus, vu que le film se concentre exclusivement sur les problèmes de couple, il en devient vite monotone et superficiel et le spectateur en vient à regretter que les rares scènes situées au travail traitent aussi invariablement du même thème. La rencontre coup de foudre entre Kim et Michael est, de plus, plutôt tirée par les cheveux, tout comme la scène où Jenna avoue ses angoisses de femme enceinte. Les clichés et stéréotypes ne sont pas épargnés mais ces derniers sont toutefois empreints d’une revigorante et subtile ironie. Tous les musiciens qui verront le film seront par ailleurs ravis d’apprendre qu’ils sont des idiots! Heureusement Tony Goldwyn a eu la bonne idée de s’entourer d’un casting intéressant (mention notamment à Casey Affleck et Tom Wilkinson) et un extraordinaire Zach Braff dont le visage est un vrai livre ouvert sur ses sentiments qu’il est un bonheur de lire. De plus, quand à la fin du film le réalisateur se décide à prendre son temps et pose sa caméra devant la maison de Michael et Jenna, laissant la musique et son acteur principal envahir l’écran, son film y gagne en profondeur et en justesse. Enfin, Last Kiss est un film truffé de pointes d’humour. Tom Goldwyn livre donc une copie passable et tous les spectateurs avisés devraient se précipiter dans la vidéothèque la plus proche afin de savourer l’original.
