Lantana

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Lantana
Australie, 2002
De Ray Lawrence
Scénario : Andrew Bovell d'après d'après l'oeuvre de Andrew Bovell
Avec : Kerry Armstrong, Barbara Hershey, Anthony LaPaglia, Geoffrey Rush
Photo : Mandy Walker
Musique : Paul Kelly
Durée : 1h55
Sortie : 24/07/2002
Note FilmDeCulte : **----
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Flic impulsif et coléreux, Léon trompe son épouse Sonja avec Jane, séparée de Pete. La nuit où Valerie, la psy de Sonja, disparaît, l'histoire de Léon trouve un écho dans celle de plusieurs couples en crise.

Ersatz australien de Magnolia, la puissance formelle en moins, Lantana réunit une dizaine de personnages autour d'une même métaphore florale. Primé deux fois au dernier festival de Cognac, Lantana s'apparente plus à un drame domestique qu'à un thriller proprement dit. Quatre couples mis à l'épreuve le temps d'une enquête expéditive, c'est à peu près tout pour le quota frisson. Un cadavre prisonnier des lantaniers ? Le plan d'ouverture est déjà une fausse piste. Aisément identifié, le corps ne sert qu'à mettre en relief une terne histoire d'adultère. Au fil de l'intrigue, la vraie question posée n'est pas "qui a tué qui?", mais bien plutôt "qui a trompé son conjoint?". De faux rebondissements en plates révélations, Lantana martèle un message unique: la confiance cimente les couples et les met à l'abri du danger. L'enquête de Léon n'intervient qu'au dernier tiers du récit. Concentré sur les vicissitudes du mariage, Lantana défait son sac de noeuds enchaînant époux, célibataires, infidèles et cocus. Minés par une même lassitude, les quadragénaires en mal d'affection pimentent leur vie de couple en s'offrant l'illusion du mystère.

Les secrets ont beau circuler d'une maison à l'autre, l'atonie générale finit par évacuer toute tension. Les multiples interactions donnent lieu aux rivalités attendues des films chorale. Les histoires - d'un intérêt inégal - évoluent parallèlement, avant de s'entrechoquer silencieusement. Exposées avec habileté, les déclinaisons sur l'amour s'inspirent néanmoins de refrains connus: le mari fautif, l'épouse délaissée, la femme volage ou l'amant homosexuel... Le schéma est précis, les dialogues sonnent justes, mais la thérapie de groupe n'éveille aucune passion. Au mieux, une gentille indifférence. Après une première heure apathique, le film s'achemine lentement vers une résolution insignifiante. Honnête mais dispensable, Lantana ne provoque pas l'étincelle voulue malgré ses nombreuses circonvolutions. Vendu comme l'un des outsiders de l'été, Lantana tranche effectivement avec les mille et une farces ado peuplant les écrans. Sur un sujet peu exaltant, le film a au moins le mérite d'assumer pleinement son caractère désuet et son rythme à contretemps. Réalisé avec application mais sans génie, Lantana vaut surtout pour son casting, équilibre parfait entre talents confirmés et illustres inconnus.

par Danielle Chou

En savoir plus

Présidé par Jacques Audiard, le jury du festival de Cognac a récompensé cette année l'Argentin Fabian Bielinsky pour Les Neuf Reines (Grand Prix) et Ray Lawrence pour Lantana (Prix du Jury). Ce dernier a également reçu le Prix de la Critique Internationale par un jury composé des rédacteurs de Scotland on Sunday, L'Express, Diaro del Tarde, Repérages, Tageszeitung et Mad Movies. Après Chopper (Andrew Dominik, 2000) et Better than Sex (Jonathan Teplitsky, 2000), Lantana est le nouveau succès australien en salles et le grand vainqueur des derniers Australian Film Institute Awards: meilleurs film, réalisateur, scénariste, acteur (Anthony LaPaglia), actrice (Kerry Armstrong) et acteurs dans un second rôle (Vince Colosimo, Rachael Blake).

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