Berlinale: Land of Storms

Berlinale: Land of Storms
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Land of Storms
Viharsarok
Hongrie, 2014
De Ádám Császi
Durée : 1h45
Note FilmDeCulte : ****--
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Suite à un échec, Szabolcs quitte son centre d'entrainement de foot en Allemagne pour retourner en Hongrie. Il décide de s'installer à la campagne, dans la ferme dont il a hérité. Un jour, un jeune homme tente de lui voler sa moto. Une irrépressible attraction les unit...

RIDERS ON THE STORM

Premier long métrage du Hongrois Ádám Császi (lire notre entretien), Land of Storms slalome avec bonheur entre les pièges du film-sujet (ici, un jeune homme confronté à l'homophobie généralisée du patelin hongrois dans lequel il vit) et n'oublie pas de faire du cinéma. Szabolcs s'est expatrié en Allemagne pour devenir footballeur, mais malgré son costume de footeux parfait (tatouages et coiffure de cagole compris), l'expérience est un échec. Il repart en Hongrie retaper une ferme dont il a hérité. Celle-ci ressemble à un paradis retrouvé: on peut dormir au clair de lune, on peut y batifoler les fesses à l'air et la pression du monde extérieur semble loin. Elle est un paradis mais aussi un retranchement, et on se doute que les choses ne vont pas rester si simples longtemps.

Szabolcs rencontre Aron. Comme les choses sont bien faites, Aron, minet chatain, musclé et à la peau dorée, ressemble à un dieu dans son marcel parfaitement ajusté. Császi aligne les scènes homoérotiques jusqu'à flirter avec la sympathique parodie: menuiserie torse nu, leçon de natation, trajets à moto collés l'un à l'autre. La maison cache à peine la métaphore: on s'y sent protégé mais elle prend l'eau. Les crânes rasés du village s'éclatent lors des fête au Schnapps, s'éclatent aussi à tabasser du pédé (bien sûr sans aucun homophobie, comme nos crânes rasés et mamans cathos à nous). Császi décrit une société tenue par les pères ou par la religion, barbarie déguisée en bienveillance qui finit par écraser tout individu qui sort du chemin tracé.

Le foot n'est évidemment qu'un MacGuffin. "C'est ta vie", affirme t-on au héros. Evidemment, ce n'est pas sa vie, c'est seulement celle qu'on lui a choisie. La tragédie se déroule sous nos yeux, mais Császi évite le dolorisme de la fiction gay masochiste. Son récit s'ouvre même à un moment à une conception de l'amour plutôt inhabituelle et qui déjoue les clichés attendus. Mais la peur s'invite à nouveau, comme les tempêtes dans ce film dont les héros ont pourtant tout pour être heureux.

par Nicolas Bardot

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