The Lady

The Lady
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Lady (The)
France, 2011
De Luc Besson
Scénario : Rebecca Frayn
Avec : David Thewlis, Michelle Yeoh
Photo : Thierry Arbogast
Musique : Eric Serra
Durée : 2h07
Sortie : 30/11/2011
Note FilmDeCulte : ****--
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The Lady est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. The Lady est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.

J'ÉTAIS COMME JE SUIS, MICHELLE YEEEOOOH

Sans attendre The Lady un couteau entre les dents, l'annonce d'un biopic consacré à Aung San Suu Kyi réalisé par Luc Besson avait de quoi surprendre. Surtout depuis le naufrage corps et biens du cinéaste qu'on ne pensait plus voir revenir après un irrattrapable Angel-A et ses diverses minimoyseries. The Lady rappelle en fait l'un des derniers longs métrages défendables de Besson (au premier ou au second degré, peu importe), sa Jeanne d'Arc survoltée et incarnée par une Milla Jovovich qui joue comme sur le bûcher - mais à tout instant du film. Aung San Suu Kyi, malgré les kilotonnes de malheurs qui s'abattent sur ses frêles épaules, est plus placide (et Michelle Yeoh n'est pas Milla Jovovich), mais le traitement est finalement assez cousin. Tout dans l'emphase, à l'image d'une écrasante bande originale signée Serra qui donne l'impression que les 7 plaies de l'Égypte vont s'abattre sur les personnages même quand ils boivent juste une tasse de thé. Est-ce réellement une qualité? En l'occurrence... oui. The Lady est porté par une naïveté exaltée à faire perdre ses dents au public le plus cynique, et convoque, dans ce mélange d'indestructible premier degré jusqu'au kitsch (ça s'appelle... de la musique), d'übercandeur et d'épopée surcolorée, le cinéma de Bollywood. Le récit de The Lady en a aussi les ingrédients, avec son histoire d'amour envers et contre tout, sa sainte héroïne, ses méchants impossibles tapant sur la table et son exotisme fleuri.

Mais comment se dépatouiller d'un tel sac de bigger than life sans que le film n'explose sous son poids? D'abord, le scénario n'a pas été écrit par Besson, chose assez rare dans sa filmographie. Le script signé par la Britannique Rebecca Frayn n'a rien de révolutionnaire, reste d'ailleurs très scolaire, basique, mais évite les fameuses touches Besson parfois embarrassantes et/ou débiloïdes, dans ses longs ou dans ses productions (non, il n'y aura pas de blagues d'ado ou de sidekick aux côtés d'Aung San Suu Kyi). L'histoire qu'on raconte, la figure qu'on célèbre, ont assez de puissance à elles seules pour sortir quelque peu du cadre (et il serait à côté de la plaque de reprocher à The Lady sa simplicité politique). Dans cette tâche, une bonne partie de la réussite du film repose sur la performance habitée de Michelle Yeoh, transformée, amaigrie et à fleur de peau. Aung San Suu Kyi est un peu l'aboutissement aussi ultime qu'ironique, façon politique des acteurs, des rôles de sage à canoniser dans lesquels on a souvent vu l'actrice malaisienne, en parallèle de sa carrière plus musclée. Quand les défauts se font plus visibles, c'est à sa foi qu'on se raccroche. Il y a des maladresses, un côté kouglof à la poutine, mais aussi une efficacité ingénue dans le dernier Besson. Au final, c'est ce souffle-là qui gagne.

par Nicolas Bardot

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