La Petite Sirène

La Petite Sirène
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La Petite Sirène
The Little Mermaid
États-Unis, 2023
De Rob Marshall
Scénario : David Magee
Avec : Javier Bardem, Melissa McCarthy
Photo : Dion Beebe
Musique : Alan Menken
Durée : 2h10
Sortie : 24/05/2023
Note FilmDeCulte : *-----
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Les années 1830, dans les eaux d'une île fictive des Caraïbes. Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, est une jeune sirène belle et fougueuse dotée d’un tempérament d’aventurière. Rebelle dans l’âme, elle n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du prince Eric. Alors qu'il est interdit aux sirènes d'interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie - et la couronne de son père - en danger...

PAS FRAIS

Même les moins réfractaires au principe d'adaptations en prises de vues réelles des classiques Disney pouvaient être méfiants vis-à-vis de ce remake de La Petite sirène car l'original n'apparaît pas foncièrement perfectible et s'il y avait une valeur ajoutée à proposer, il paraissait impossible que Rob Marshall, habitué des musicals mais qui n'a réussi que son premier (Chicago), soit l'homme de la situation. À l'arrivée, le résultat est sans doute le Disney Live le plus édifiant à ce jour et le plus représentatif des problèmes inhérents à leur démarche. Il y a à peu près autant de vie dans ce film que dans les yeux du Polochon photoréaliste. La question faisait déjà débat sur Le Roi Lion de Jon Favreau mais les félins apparaissent naturellement plus expressifs ou du moins plus aisément "aimables" - combien de comptes Twitter et Instagram sont dédiés aux vidéos mignonnes de chats? - et cela n'a jamais posé problème aux fans de Babe dont les animaux parlants souffrent davantage de paralysie faciale que Simba & Cie. Ici, les sidekicks d'Ariel sont un poisson et un oiseau. Vous voyez beaucoup de vidéos virales avec des poissons ou des oiseaux sur les réseaux sociaux? Un effort a été fait sur Sébastien le crabe, dont les yeux paraissent plus animés, mais l'incroyable qualité des effets spéciaux n'a d'égal que le malaise que ces créations provoquent.

Irrémédiablement, quelque chose cloche. Il en va de même pour les effets aquatiques. Une majeure partie du film se passe sous l'eau et si la crédibilité des mouvements des cheveux des personnages dans la gravité altérée des fonds marins est indéniable, tout comme le sont les écailles et la queue des sirènes, une fois transposé de l'animation au "monde réel", voir tous ces personnages parler sous l'eau paraît inévitablement faux. La patine numérique de l'image, qui ajoute comme une couche grise même aux environnements les plus colorés, n'aide pas. Malgré le déluge d'effets visuels, ce monde merveilleux "sous l'océan" reste terriblement terne. À l'image de Halle Bailey, excellente chanteuse mais actrice dénuée de charme ou de charisme. D'ailleurs, si les chansons d'Howard Ashman font toujours autant frissonner, les nouveaux morceaux, pourtant écrits par le prodige Lin-Manuel Miranda (Vaiana, Encanto, Hamilton, In The Heights), n'ont rien de mémorable. Par conséquent, malgré un rare effort lors d'une chorégraphie de créatures pélagiques doublées par des danseurs de la célèbre compagnie de danse Alvin Ailey, cette nouvelle version n'a pas d'eau à apporter au moulin. Juste d'ennuyantes minutes supplémentaires.

par Robert Hospyan

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