LOL
France, 2008
De Lisa Azuelos
Scénario : Lisa Azuelos
Avec : Alexandre Astier, Françoise Fabian, Jeremy Kapone, Sophie Marceau, Jocelyn Quivrin, Christa Theret
Photo : Nathaniel Aron
Musique : Jean-Philippe Verdin
Durée : 1h47
Sortie : 04/02/2009
LOL ? Ca veut dire Laughing Out Loud - mort de rire - en langage MSN. C'est aussi comme ça que les amis de Lola, 15 ans, l'appellent. Pourtant, le jour de sa rentrée en seconde, Lola n'a pas le coeur à rire. Arthur, son copain, la provoque en lui disant qu'il l'a trompée pendant l'été. Et sa bande de potes a le don pour tout compliquer. Tout comme sa mère, Anne, avec qui le dialogue est devenu impossible, et pas seulement parce qu'elle ignore ce que LOL signifie. Que ses parents aient divorcé est une chose. Qu'Anne traite son ado comme une enfant en lui mentant sur l'essentiel, par exemple sur le fait qu'elle revoit son ex en cachette ou qu'elle se fait draguer par un flic, en est une autre. De son côté, Anne se demande ce qui a bien pu arriver à sa douce petite fille. De la fusion à la confusion, les relations mères-filles bouillonnent d'amour et de LOL.
LA BOUM 3
Si Vic Beretton, ex-héroïne de La Boum, avait accouché dans les années 90, voilà typiquement le genre de progéniture dont elle aurait héritée et dont on nous ferait partager les (més)aventures. Reflet typique de cette génération qui remplit les cours des lycées à base de fausses Lolitas groupies et de pseudos rebelles de salon méchus en slim, Lol tente de croquer les ados comme sa réalisatrice / scénariste l’avait déjà fait avec les hommes dans 15 Août et les femmes dans Comme t’y es belle. Mais bizarrement, ce sera peut-être le public adulte qui s’y retrouvera plus. D’abord parce que ceux décrits dans le film ne sont finalement qu’une évolution d’adolescents qui n’ont eux-mêmes toujours pas fini de grandir (très juste Astier), mais qu’ils sont aussi ceux qui sont le mieux perçus (impeccable Marceau). D’avantage senti que les 15 ans 1/2 ou Nos 18 ans sortis l’an passé - il semblerait que les films sur les trentenaires célibattants soient passés de mode et que la tendance soit à nouveau sur l’adolescence - Lol n’évite cependant pas certains clichés (même si en soi les ados sont eux-mêmes des clichés et des clones de clichés) ni quelques métaphores peu subtiles (mention spéciale au cours de SVT qui voit les héros disséquer des cœurs, comme c’est mignon) pour tenter de percevoir et d’éclaircir ce fameux mystère pubère qui passe son temps à remettre en cause l’ordre établi, se chamaille autour de la lutte du string, du joint fumé en cachette, du plan cul dans les toilettes de l’école, du chat avec l’admirateur secret, etc, face à l'éternelle incompréhension des parents. Bref, rien de nouveau dans ce schéma narratif ultra balisé. Le problème c’est qu’ici, on ne nous parle que d’une certaine jeunesse parisienne plutôt huppée et représentative d’une seule caste. Du coup, cette pseudo « tranche de vie » générationnelle où finalement tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil passera vite pour caduque, voire suspecte, aux yeux d’un certains nombre de spectateurs et limitera franchement l’identification. Pas de bol quand on sait que c’est justement dans cette direction que voulait nous emmener Lisa Azuelos.