Cannes 2015: Krisha

Cannes 2015: Krisha
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Krisha
États-Unis, 2015
De Trey Edward Shults
Scénario : Trey Edward Shults
Durée : 1h23
Note FilmDeCulte : ***---
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Après plusieurs années d’absence, Krisha passe des vacances en famille. Elle profite de ces moments pour réparer ses erreurs passées, cuisiner la traditionnelle dinde et prouver à ses proches qu’elle s’est améliorée. Mais le délire de Krisha les entraîne dans des vacances qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

LES ENVAHISSEURS

Krisha débute par un plan étonnant, le portrait fantomatique de son héroïne éponyme, une sexagénaire dont on devine en un regard qu’elle traine plusieurs démons derrière elle. Krisha, l’héroïne, déboule à un repas de famille où l’on pressent que les non-dits peuvent exploser. Et pour faire monter la tension, Krisha, le film, utilise certains codes du film d’horreur tels que des mini jump scares et une musique à la fois entêtante et stridente. Mais faut-il avoir peur de cette dame, ou avoir peur pour elle ? Malin, le scénario ne distille les informations qu’au compte-goutte. Qui est cette famille ? Quelle est le rôle ou la place de Krisha ? Cette dernière est un peu comme un fantôme pour le reste de la famille. Le symbole d’un passé gênant qu’on espérait avoir balayé sous le tapis depuis un bon moment. Mais comme les fantômes devenant de plus en plus tangibles et visibles, Krisha va cesser les politesses et dire ce qu’elle a à dire.

Dès lors, on ne sait plus qui envahit qui, ou qui est le plus à plaindre : cette femme larguée qui s’incruste ou cette famille de beaufs violents ? Pour son tout premier film, le réalisateur américain Trey Edward Shults a une ambition curieuse et funambule : celle de marier le stress du film de terreur et l’émotion du drame à portait de femme. Mais en changeant progressivement de registre, le film a du mal à garder un équilibre parfait. Paradoxalement, ce que l’héroïne gagne progressivement en relief, l’ensemble le perd un peu en singularité, et se dénoue sur l’impression frustrante que le film n’est pas entièrement à la hauteur de son beau personnage principal. C’est peut-être Krisha, l’héroïne, qui restera plus en mémoire que Krisha le film.

par Gregory Coutaut

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