Kiss of Life
, 2003
De Emily Young
Scénario : Emily Young
Avec : Ingeborga Dapkunaite, Millie Findlay, James E. Martin, David Warner
Durée : 1h26
Sortie : 07/01/2004
Guettant le retour de son mari, parti en mission en Europe de l’Est, Helen vit seule avec ses enfants et leur grand-père. Elle est victime d’un terrible accident de voiture et décède peu de temps après à l’hôpital. Ignorant le tragique destin de sa femme, John décide de revenir auprès des siens.
OUBLIE-MOI
Premier film d’une jeune élève surdouée de la Cinéfondation, Kiss of Life s’apparente à une version intimiste du Sixième Sens de M. Night. Shyamalan. Remarquée pour ses courts métrages, Emily Young s’attaque d’emblée à un sujet difficile: l’acceptation de sa propre mort et les dommages collatéraux qu’elle entraîne sur la cellule familiale. La jeune femme s’est familiarisée avec la mise en scène à la fameuse Ecole de Lodz en Pologne. Tout le film s’en ressent. Chaque scène, chaque plan évoque le cinéma du grand maître Krzysztof Kieslowski, expert des ombres et des disparitions fortuites. Kiss of Life repose sur une trame très (trop?) symbolique. Les destins de John et d’Helen sont inextricablement liés. Lui traverse difficilement les limbes d’un pays ravagé par la guerre pour rejoindre les siens. Elle, passée de vie à trépas, se réfugie dans ses souvenirs avant de quitter définitivement le monde des vivants. Le propos est beau, puissant, mais souvent limité par des maladresses de réalisation. Emily Young surligne ses intentions, charge les personnages de lourdeurs psychologiques et efface peu à peu les contours mystérieux. Reste un beau duo de comédiens, le rare mais précieux Peter Mullan, un habitué de Ken Loach passé avec succès derrière la caméra (Orphans et The Magdalene Sisters) et la troublante Ingeborga Dapkunaite (Soleil trompeur). Si ce coup d’essai n’est pas pleinement satisfaisant, on suivra néanmoins avec attention le parcours de cette nouvelle cinéaste britannique.