Kick-Ass

Kick-Ass
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Kick-Ass
Kick-Ass
États-Unis, 2010
De Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn d'après d'aprés le comic book de Mark Millar
Avec : Xander Berkeley, Nicolas Cage, Aaron Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Chloe Moretz, Mark Strong
Photo : Ben Davis
Musique : Marius De Vries, Ilan Eshkeri, Henry Jackman, John Murphy
Durée : 1h57
Sortie : 21/04/2010
Note FilmDeCulte : ****--
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass
  • Kick-Ass

Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom - Kick-Ass -, se fabrique lui-même un costume et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre super-pouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl, et son père, Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...

KICK-ASS PAS TROIS PATTES À UN CANARD

C'est fou le chemin parcouru par le genre en à peine dix ans au cinéma. On est passé d'adaptations fidèles et réussies des fleurons du « Silver Age » (les premiers films Marvel comme X-Men et Spider-Man) à des films qui cherchent à explorer le mythe de manière sérieuse (The Dark Knight, Watchmen) ou à détourner les codes (Wanted, Kick-Ass), sans oublier les non-adaptations qui se permettent de jouer sur la connaissance du genre par le public (Jumper, Hancock). Et dire qu'avant tout le monde, les Wachowski (avec Matrix) et M. Night Shyamalan (avec Incassable) avaient déjà tout compris. Précédé d’une hype démesurée venue d’outre-Atlantique, le troisième long métrage de Matthew Vaughn, adapté du comic book de Mark Millar (Wanted), n’est pas exactement à la hauteur de sa réputation. Cependant, ce ne sont pas tant les échos dithyrambiques qui expliquent cette légère déconvenue mais plutôt les limites de leurs créateurs, Vaughn et Millar. Le pitch de Kick-Ass semble poser la question "Que se passe-t-il lorsqu’un geek, dans notre monde bien réel à nous, décide de devenir un justicier masqué, sans aucun pouvoir ?". Dans un premier temps, il se fait rétamer la gueule… mais une soudaine notoriété va le pousser à ne pas s'arrêter là. Or le film abandonne assez vite ce postulat, au potentiel riche, proche d’un Watchmen, pour une histoire où Papa entraîne sa fille pré-pubère à encaisser les balles avant de lui offrir des couteaux papillons. Si le film ne démérite pas, il demeure restreint par une écriture un poil paresseuse.

VENEZ VENEZ, MILLAR, VOUS ASSEOIR À MA TABLE

Mark Millar est un très bon scénariste de bandes-dessinées. Il a des bonnes idées, il écrit de bons dialogues et il est toujours intéressant de le voir revisiter les grandes figures du genre, de manière plus (The Authority, Wanted, Kick-Ass) ou moins (The Ultimates, Red Son) détournée. Là où le bât blesse, c'est que très souvent, derrière les apparats de ses concepts, ça va malheureusement pas très loin. Par exemple, sur ce Kick-Ass, il n’est pas forcément très juste de juger un film vis-à-vis de ce que l’on aurait voulu qu’il fusse mais il est non moins pertinent de constater que le point de départ permettait de traiter certaines thématiques liées à la notion de vigilante - ce qu’il semble commencer à faire, timidement, par moments, où l’on sent tout le sous-texte nietzschéen ("übermensch" et "volonté de pouvoir") dans le parcours du héros - mais préfère la gaudriole sanglante. Disons que ce troisième effort du cinéaste n’est pas tant le Layer Cake du film de super-héros mais davantage le Stardust du film de super-héros. Fort heureusement, à l’instar de Stardust, Kick-Ass dégage un énorme quota sympathie et s’avère tout de même diablement fun. En dépit de ce que pourrait laisser croire le pitch, la vocation du film n'est pas de donner dans l'étude de genre mais plutôt de proposer un traitement un peu décalé de ce type d'univers, dans la même veine que l’humour de Neil Gaiman (auteur original de Stardust), sauf qu'ici le conte de fées est remplacé par les comics.

RIEN QUE POUR VAUGHN YEUX

Matthew Vaughn annonce d'entrée la couleur. Ou les couleurs, vu comme le film épouse formellement l'idée qu'on peut se faire des pages colorées d'un illustré, lorgnant délibérément vers l'esthétique du premier Spider-Man de Sam Raimi, avec le même genre d'effet de style (une petite transition d'un plan à l'autre comme on le ferait en faisant déborder un dessin d'une case à l'autre, une séquence animée, etc.). L'humour fonctionne à merveille, notamment par le biais de quelques répliques bien senties mais surtout grâce aux acteurs : la révélation Aaron Johnson en faux Peter Parker et les Batman & Robin hardcore campés par un Nicolas Cage parfaitement cabot et une Chloë Moretz inoubliable en Hit Girl. Son personnage s’impose comme LE clou du spectacle. Dès qu’elle apparaît à l’écran, le film semble prendre tout son sens. A ce titre, l'action est très bien assurée. Chaque séquence surpasse la précédente dans le sang et l'idée et du coup ce dynamisme permet à l'œuvre de transcender un scénario par trop classique et épisodique (la nature du matériau original se ressent dans le rythme). La bande originale y est aussi pour beaucoup, surtout les passages électro (Liam Howlett de The Prodigy est crédité au générique), même si l’on est déçu de voir que John Murphy a vraisemblablement été engagé pour piller ses propres compositions (honteuses réutilisations des célèbres thèmes de 28 jours plus tard et Sunshine). En conclusion, si vous cherchez la déconstruction du mythe, vous ne trouverez pas satisfaction. Mais on ne saurait bouder son plaisir devant autant d’emphase.

par Robert Hospyan

En savoir plus

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires