Katyn
Pologne, 2007
De Andrzej Wajda
Scénario : Przemyslaw Nowakowski, Wladyslaw Pasikowski, Andrzej Wajda d'après le roman d’Andrzej Mularczyk Post Mortem
Avec : Andrzej Chyra, Magdalena Crelecka, Jan Englert, Maja Ostaszewska, Danuta Sterka, Artur Zmijewski
Photo : Pawel Edelman
Musique : Krzysztof Penderecki
Durée : 1h58
Sortie : 01/04/2009
Début 1940, la Pologne est prise entre les feux allemands et soviétiques. Des dizaines de milliers de Polonais sont faits prisonniers. Les Allemands emmènent les soldats alors que les Russes déportent les officiers. Environ 15.000 d’entre eux seront exécutés par les services secrets soviétiques et enterrés dans un bois aux alentours de la ville de Katyn. Le film retrace ces faits à travers le destin de quatre de ces officiers et de leur famille.
DEVOIR DE MÉMOIRE
Katyn est le film que la Pologne attendait depuis des années. Le premier film à traiter du massacre de ces dizaines de milliers d’officiers. Une occasion donnée de mettre des images sur cette exécution, de la regarder bien en face et de pouvoir, enfin, faire le deuil, dire au revoir à ces fantômes qui sont tapis dans la mémoire collective depuis si longtemps. Une terrible pression pesait donc sur le réalisateur Andrzej Wajda, d’une part à cause du sujet, mais aussi car son propre père comptait parmi ces officiers et, enfin, car ce film se doit de posséder une portée pédagogique pour les générations futures. Tant et si bien qu’il ne restera pas comme le plus abouti dans la filmographie de son réalisateur. Wajda livre certes une copie correcte et respectueuse, mais aussi pauvre en émotion que peut l’être un livre d’histoire. Les événements sont décrits et le rare émoi vient de la fiction, à savoir du portrait de ces femmes unies dans l’attente, bien en filigrane le long du film. Restent les faits : c’est seulement en 1943, alors que les nazis envahissent l’Union Soviétique, que les charniers près de Katyn seront découverts et le mystère concernant les déportations massives éclairci. Cependant, le système de propagande soviétique fait rejaillir la culpabilité sur les nazis et punit toute tentative de divulgation de la vérité par de lourdes sentences de prison. En 1990 enfin, le Kremlin reconnaît publiquement que la police secrète de Joseph Staline était responsable de ces crimes. Wajda conclut son film par la longue et terrible scène de l’exécution systématique des officiers, une balle dans la nuque, dans un rituel monotone et répétitif qui glace le sang. Une balle par officier. Ils étaient environ 15.000.