Festival Kinotayo: Kakekomi
1841, ère d’Edo. Le temple Tokeiji, à Kamakura, permet aux femmes d'obtenir exceptionnellement le divorce, par mandat du shogunat. Shinjiro, docteur novice et aspirant écrivain, vit dans l’auberge officielle du temple. Il est fasciné par la diversité des situations qui ont mené ces femmes à venir chercher la protection que leur offre le statut de «kakekomi»...
• Chronique express
La France est toujours passée à côté de Masato Harada (lire notre entretien), dont aucun des films n'a été exploité dans les salles françaises. Ce cinéaste japonais d'une soixantaine d'année tourne depuis la fin des années 70. En 2003, l’Étrange Festival avait organisé une rétrospective de sa filmographie en sa présence. On y trouvait des films passionnants et peu conventionnels (Kamikaze Taxi, Call Girls) ou effectivement tout à fait étranges, comme le fascinant film fantastique Inugami. Difficile d'imaginer quelle place donner à Kakekomi parmi ces longs métrages. Conçu pour la Shochiku, Kakekomi ressemble à ces grosses productions léchées et dénuées de toute personnalité. Le sujet historique et politique est fort, le film est visuellement soigné, la reconstitution coquette et exotique, et on imagine qu'il y a tout à fait un public pour ce type de spectacle. Mais on regrette de notre côté que Kakekomi, écrasé par un académisme tartiné durant près de 2h30 (!), soit privé d'aspérité et de vie.