Jumper

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Jumper
États-Unis, 2007
De Doug Liman
Scénario : David Goyer, Simon Kinberg, Jim Uhls d'après les romans de Steven Gould
Avec : Jamie Bell, Rachel Bilson, Hayden Christensen, Samuel L. Jackson
Photo : Barry Peterson
Musique : John Powell
Durée : 1h35
Sortie : 20/02/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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David Rice a toujours cru qu’il était un jeune homme comme les autres. Jusqu’à ce qu’il découvre, un jour où il frôle la mort, qu’il est doué d’un fantastique pouvoir… David est un Jumper, ce qui lui permet de se téléporter dans n’importe quel endroit dans le monde, de New York à Tokyo en passant par le Sahara. Mais à trop user de son don, David est bientôt repéré et traqué par une étrange organisation qui pourchasse les Jumpers depuis des siècles. Avec l’aide d’un autre Jumper, il va prendre part à la guerre sans merci que les siens mènent aux implacables Paladins.

KRIS KROSS WILL MAKE YOU JUMP JUMP

Dès les premières images de la bande-annonce, Jumper semblait proposer une approche assez fraîche pour un genre presque déjà éculé. Mais la promesse est tenue et le film ne déçoit pas, offrant une bonne série B de luxe avant la saison estivale. On en ressort avec l’impression qu'après la déferlante d'adaptations de comics depuis maintenant dix ans, on commence enfin à entrer dans la phase du « post-film de super-héros » si l’on peut dire. Attention, le nouveau film de Doug Liman n’est pas à comparer avec Incassable non plus. En 2000, M. Night Shyamalan signait un film en avance sur son genre. Cependant, avec des films comme Jumper ou bientôt Hancock et évidemment l’adaptation de Watchmen l'an prochain, on témoigne d’une acceptation du genre qui permet de jouer quelque peu avec ses codes. Dans un premier temps, si l’on excepte une voix off quelque peu didactique (mais qui disparaît assez vite), le film s’octroie le droit de ne pas donner dans la surexplication. Il exploite assez pleinement le potentiel de son point de départ tout en faisant preuve d’une volonté de ne pas faire un film pour le plus lent des spectateurs. On ne sait pas exactement comment marchent les pouvoirs du héros ou les gadgets de leurs poursuivants, on le comprend par le biais de détails annexes, de bouts de dialogues, et l’univers n’en demeure pas moins riche. Par ailleurs, il présente une fois de plus la patte de plus en plus distincte de son metteur en scène.

JUMPING ALL OVER THE WORLD

Le cinéaste aime ses protagonistes moralement dans le « gris » (dès Go et ses jeunes à embrouilles jusqu’à Mr and Mrs Smith et son couple de tueurs à gages, en passant évidemment par l’ex-assassin Jason Bourne) et le « héros » de son dernier film ne déroge pas à la règle. Là où le réalisme d’un Spider-Man naissait des problèmes au quotidien de son personnage, ici il passe par les choix bien peu « responsables » de son super-héros. Le réalisateur marque également l’œuvre de son empreinte visuelle, plus ou moins située avec La Mémoire dans la peau (avec lequel il partage par ailleurs un arc narratif général), offrant un film de science-fiction avec super-héros néanmoins ancré dans le réel bien qu’il s’inscrive clairement dans le genre (surtout en tout ce qui concerne les Paladins, Samuel L. Jackson, son look, leurs gadgets, etc.). A partir d’une intrigue classique, le récit développe des séquences d’action « conceptuelles » tout bonnement jubilatoires, notamment dans le dernier acte. De plus, formellement, Liman se permet pas mal de choses. Si l'on excepte un ou deux corps-à-corps un peu fouillis et deux-trois incrustations bizarrement finalisées, c'est visuellement réjouissant. Et exigeant. Ne vous y méprenez pas, l’esthétique ne verse pas dans l’expérimental mais Liman ose un découpage parfois assez demandant pour l'œil du spectateur. Etant donné que ses personnages "jumpent" sans concessions pour leurs adversaires, Liman illustre leurs déplacements avec le même égard vis-à-vis de ses spectateurs. Ça va très vite tout en restant assez clair et, sur la fin, ça tient de l'inédit et cette fraîcheur fait plaisir.

par Robert Hospyan

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