Julia
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France, 2008
De Erick Zonka
Scénario : Aude Py, Erick Zonka
Avec : Bruno Bichir, Jude Ciccolella, Aidan Gould, Saul Rubinek, Tilda Swinton, Kate del Castillo
Photo : Yorick Le Saux
Musique : Elise Luguern
Durée : 2h18
Sortie : 12/03/2008
Julia a quarante ans. Elle est alcoolique, manipulatrice, menteuse compulsive et malgré une apparence flamboyante, vacillante à l’intérieur. Le quotidien de Julia se compose d’alccol, de coucheries d’une nuit, et de petits jobs qu’elle finit tous par perdre. La vie est une garce qui lui a donné une mauvaise main, qui l’enfonce chaque jour un peu plus. Puis elle rencontre Elena, qui la supplie d’enlever son fils Tom, qui vit chez son grand-père, afin de le lui rendre. Refusant en bloc au début, Julia y voit ensuite une porte de sortie grâce à l’argent promis en récompense. L’enlèvement se déroule chaotiquement et les évènements vont vite prendre une tournure dangeureuse pour Tom et Julia.
SHINE A LIGHT
Après plus de neuf ans d’absence sur grand écran, Erick Zonka (La Vie rêvée des anges) est de retour pour un film en langue anglaise tourné entre la Californie et le Mexique. Julia est l’histoire d’une loseuse magnifique qui ne fait pas les choses à moitié. Qu’il s’agisse de boire à ne plus pouvoir tenir debout, de se jeter dans les bras de tout ce qui porte pénis ou encore d’affronter des gangsters mexicains afin de sauver la vie de Tom, elle ne transige sur rien. Le film commence en étude de caractère de cette femme sous influence qui est en train de brûler sa vie par les deux bouts, refusant toute aide proposée, et évolue en thriller aux accents de film noir. C’est de cette évolution que vient le grand problème du film car si la première partie, dans laquelle le spectateur fait connaissance avec l’héroïne, est fascinante, le métrage prend un tour boîteux alors que l’histoire s’éloigne d’elle pour prendre un virage aventureux. Avec un personnage principal aussi fort et l’actrice idéale pour l’interpréter, pourquoi partir dans une action rocambolesque qui dérive de mal en pis et détourne l’attention du spectateur de Julia ? Les 138 minutes du film pèsent alors lourd dans la balance et la sublime interprétation de Tilda Swinton ne peut seule sauver le film. L’actrice écossaise est la lumière de Julia, qu’elle porte de bout en bout, étant de quasi chaque plan. Elle offre son grand corps à ce personnage tourmenté, désespéré, qui voit une chance de sortir du mensonge de l’alcool afin de retrouver une humanité depuis longtemps perdue au fond des verres qu’elle vide inlassablement. Erick Zonka a péché par un excès de zèle compréhensif mais mal maîtrisé, diluant au second plan l’essentiel du film, une dénommée Julia.
