Joy

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Joy
États-Unis, 2015
De David O. Russell
Scénario : David O. Russell
Avec : Bradley Cooper, Robert De Niro, Jennifer Lawrence, Edgar Ramirez
Photo : Linus Sandgren
Durée : 2h04
Sortie : 30/12/2015
Note FilmDeCulte : ***---
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Inspiré d'une histoire vraie, JOY décrit le fascinant et émouvant parcours, sur 40 ans, d'une femme farouchement déterminée à réussir, en dépit de son excentrique et dysfonctionnelle famille, et à fonder un empire d’un milliard de dollars. Au-delà de la femme d’exception, Joy incarne le rêve américain dans cette comédie dramatique, mêlant portrait de famille, trahisons, déraison et sentiments.

HYMNE À LA NOIX

Depuis sa renaissance avec The Fighter, David O. Russell aime à revisiter les genres classiques avec une sensibilité indé mais le cinéaste semble s'affaiblir petit à petit de film en film. Avec Joy, il s'adonne à nouveau au biopic, au féminin cette fois. En soi, le symbole d'un film consacré à une ménagère surmenée qui a inventé la serpillère miracle en dit assez long et si Jennifer Lawrence est une fois de plus convaincante, mais sans doute trop jeune, dans le rôle de the fighteuse, le traitement s'avère beaucoup trop lourdingue. Le premier acte parvient à se faire amusant par moments dans son décalage mais l'hystérie familiale devenue formule chez Russell fatigue très vite et entre la mise en abyme du récit avec les soap operas que binge-watche la mère de l'héroïne et les scènes d'enfance aux répliques didactiques ("Je n'ai pas besoin d'un prince charmant parce que j'ai des idées"), l'approche est d'un grossier qui a tôt fait de saouler.

C'est alors qu'arrive un deuxième acte tellement conventionnel qu'il nous fait regretter le premier. Quelque part entre l'efficacité et l'ennui, le parcours balisé du protagoniste peine à séduire et la mise en scène, beaucoup moins dynamique et inspirée qu'à l'accoutumée, ne permet pas de maintenir le spectateur éveillé. The Fighter et Happiness Therapy n'inventaient pas la poudre mais réussissaient à être rythmés et touchants dans leurs portraits de familles dysfonctionnelles et de héros en quête d'amour. Dans Joy, ce parcours paraît tronqué, accéléré. En lieu et place d'un troisième acte digne de ce nom, il n'y a qu'une sorte de dénouement tellement mal écrit qu'on croirait un deus ex machina suivi d'un épilogue en flash forward qui achève de donner au film une sensation de torchage. Par conséquent, le double propos féministe et American Dream, veine déjà travaillée avec plus de succès par David O. Russell, s'articule un peu superficiellement.

par Robert Hospyan

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