Jours où je n’existe pas (Les)
France, 2003
De Jean-Charles Fitoussi
Scénario : Jean-Charles Fitoussi
Avec : Clémentine Baert, Antoine Chappey, Lluís Serrat
Durée : 1h54
Sortie : 08/10/2003
Antoine présente une étrange particularité. Il ne vit matériellement qu’un jour sur deux. A minuit, son corps disparaît pour ne réapparaître que le lendemain. Broyant du noir, il préfère se terrer chez lui. Un beau jour, il rencontre Clémentine et en tombe éperdument amoureux.
AU COIN DU FEU
Le premier quart d’heure laisse présager du pire. Comme dans la mauvaise caricature d’un certain cinéma français, chaque dialogue sonne désespérément faux, le moindre plan s’étire à l’infini et les acteurs surjouent gaiement en chassant le naturel. Bien sûr, il s’agit d’un choix délibéré du réalisateur Jean-Charles Fitoussi. En créant un sentiment d’hyper-réalité, il espère nous faire accepter l’impossible. Et le dispositif fonctionne à merveille. Passé un léger temps d’adaptation, le postulat de départ nous paraît plausible. Antoine ne vit donc qu’un jour sur deux. Don ou malédiction? Seul, notre héros (Antoine Chappey parfait) déprime et tente en vain d’allonger ses journées. A deux, la situation devient encore plus oppressante. L'homme jalouse la double vie de sa compagne qui, elle, se lasse peu à peu des assauts de son partenaire, dont la flamme amoureuse faiblit deux fois moins vite. Du Horla de Maupassant aux travaux du philosophe Vladimir Jankélévitch, Jean-Charles Fitoussi parsème son long métrage de références littéraires. Ce fantastique du quotidien lui permet d’aborder des questions essentielles sur notre mode de vie. Profitons-nous assez du temps qui nous est imparti? Pourrions-nous vivre plusieurs existences à la fois? Nullement exempt de défaut (une durée excessive notamment), Les Jours où je n’existe pas est une vraie curiosité, un premier film attachant et original.
En savoir plus
Pour des raisons financières, le film a été tourné sur une année entière. Quatre équipes de réalisation se sont succédées.