Jours d'août
Dies d'agost
Espagne, 2006
De Marc Recha
Scénario : Marc Recha
Avec : Mariona Ordonez, David Recha, Marc Recha, Pere Subirana, Fina Susin
Durée : 1h33
Sortie : 03/01/2007
David propose à son frère jumeau, Marc, de partir en van, un peu au hasard, sur les traces d'un journaliste catalan disparu. C'est l'été, un été torride et caniculaire. Traversant des paysages contrastés, ponctués de champs désolés, de forêts calcinées, de sous-bois luxuriants, de rivières aux rivages hostiles, de fleuves aux eaux clémentes, ils poussent toujours plus loin vers le Sud, dans une région inconnue. Au cours de ce voyage initiatique, hanté par les fantômes de l'Espagne, ils expérimentent tous deux des sentiments forts et inédits.
CATALOGUE DE CATALOGNE
Du dernier Marc Recha, Les Mains vides, on avait pu dire dans ces colonnes qu'il était vide, creux, maniériste, qu'il hurlait ses intentions à pleins poumons pour ne susciter au final qu'un ennui pesant. De Jours d'août, malheureusement, on pourrait redire à peu près la même chose. Pourtant, une fois encore, l'envie de filmer autrement de Recha fait d'abord espérer. Film en voyage chuchoté, road-movie flemmardant au soleil, reléguant la narration off et en sourdine, Jours d'août promet de prime abord l'audace d'arpenter des sentiers inexplorés. Puis, bien vite, l'illusion tombe: est-ce la photo si soyeuse, le chromo très alter-terroir, les couleurs éclatantes des costumes savamment roots, la superficialité de la bande originale (la participation de Françoiz Breut n'y changera rien, quand Dominique A emplissait pourtant un peu Les Mains vides), le pénible surplace du récit (peu aidé par un montage balourd dans ses effets), la nudité ultra-bright des corps? Chacun des plans de Jours d'août semble autant d'estivales cartes postales de Catalogne, si bien que l'impression de feuilleter la collection printemps-été de quelque catalogue de vente par correspondance domine très vite. Paradoxe douloureux que cette esthétique publicitaire familiale, pour un film s'appliquant tellement à ne vouloir suivre aucune mode cinématographique.