Berlinale: Journey to the West
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Xi You
Taïwan, 2014
De Tsai Ming-Liang
Avec : Denis Lavant
Durée : 56m
Le visage d'un homme épuisé qui respire profondément. Au loin, la mer. Un moine bouddhiste marche pieds nus à Marseille, à un rythme incroyablement lent.
LE MARCHEUR
Tsai Ming-Liang l'a annoncé: Les Chiens errants (qui sort en France le 12 mars) devrait être son dernier long métrage. Journey to the West ne contredit pas cette promesse puisqu'il s'agit d'un moyen métrage expérimental. A l'affiche, son acteur fétiche Lee Kang-Sheng accompagné d'un acteur qui n'est jamais le dernier pour tenter toutes les aventures filmiques: Denis Lavant. Dans Journey to the West, un moine, incarné par Lee Kang-Sheng, déambule au ralenti, sorte de performance abstraite et de danse conceptuelle. Il est bientôt rejoint par Lavant, dont le visage est d'abord dévoré par la caméra placide du réalisateur: ses rides, ses pommettes, son nez et les fentes de ses yeux se confondent avec le relief des falaises au second plan. Tsai Ming-Liang nous avait déjà fait passer le test de la patience; avec succès dans Goodbye Dragon Inn (et son impayable grand-mère boiteuse qui parcourt lentement une salle de ciné qui vit ses dernières heures), avec beaucoup plus de douleur avec le moins convaincant Visage (et sa Laetitia Casta collant du scotch sur toutes les fenêtres). L'essai de Journey to the West se situe entre les deux: parfois hypnotique, mais peut-être un peu limité. Le voyage radical du réalisateur taïwanais ne nous emmène peut-être pas aussi loin qu'on l'aurait espéré.
