Le Jour où Dieu est parti en voyage

Le Jour où Dieu est parti en voyage
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Jour où Dieu est parti en voyage (Le)
France, 2008
De Philippe Van Leeuw
Scénario : Philippe Van Leeuw
Avec : Afazali Dewaele, Ruth Nirere
Photo : Marc Koninckx
Musique : Annonciata Kamaliza
Durée : 1h34
Sortie : 28/10/2009
Note FilmDeCulte : ***---
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Kigali, 1994. La ville est à feu et à sang. Juste avant de fuir, des Belges cachent Jacqueline, leur nourrice Tutsi, dans le faux-plafond de leur villa. Au lever du jour, Jacqueline sort de sa cachette et fuit à travers bois. Elle rencontre un fugitif agonisant au bord de l'eau. Réfugiés au cœur de la forêt, ils survivent tant bien que mal.

LA CAPTIVE

Fans de films de genre et de survival, passez votre chemin car ce n'est pas ici que vous trouverez votre compte malgré tout ce que le pitch et les ressorts de l'histoire peuvent faire penser. Inspiré de faits réels prenant racine dans le printemps sombre du Rwanda de 1994. qui vit près d'un million de Tutsis se faire décimer par les Hutus, Le Jour où Dieu est parti en voyage ne se fait pas l'écho du génocide mais crée quasiment de toutes pièces cette fiction pour considérer de manière lancinante (ou lente c'est selon) ce voyage au bout de l'enfer et comprendre le phénomène de "complicité" inerte. "La tragédie rwandaise m'a apporté une réponse quant à la passivité des témoins. Ce que je ne parvenais pas à comprendre quand les contemporains de l'Holocauste disaient qu'ils n'etaient pas au courant, qu'ils n'avaient donc rien pu faire pour venir en aide aux Juifs d'Europe, je l'ai vécu en 1994. J'ai assisté comme l'humanité entière à un massacre qui a duré à peine trois mois. Et comme la plupart d'entre nous, je me suis trouvé impuissant, incapable d'agir. J'ai compris qu'on peut savoir, voir même, et rester dépassé par l'événement. Après cela j'ai cherché un moyen d'exprimer ma solidarité et ma compassion pour les victimes et les rescapés". C'est donc sur ce canevas que l'ancien chef opérateur de Claire Simon (Les Bureaux de Dieu) et de Bruno Dumont (La Vie de Jésus) pose sa caméra comme témoin d'une captivité, pour nous livrer un film sans maniérisme ni misérabilisme autour de cette femme au destin couru d'avance, condamnée à errer entre les machettes Hutus ou la prison d'une forêt dont elle ne peut s'échapper, une femme morte vivante, emprisonnée dans l'horreur de la survie face à la barbarie et dans une âme oscillant entre instinct de survie et perte de raison de vivre. Parfois long et sur le fil du rasoir, Le Jour où Dieu est parti en voyage arrive pourtant à convaincre dans certains instants poignants (la découverte de ses enfants, la mare de boue, etc.), mais peut aussi perdre le spectateur qui n'aura pas forcément anticipé la teneur de l'intrigue. Quant à ceux qui oseront consciemment le déplacement, il y a fort à parier qu'ils resteront hantés un certain temps par le destin tragique de cette femme, victime malgré elle d'un sort qu'elle ne peut conjurer.

par Christophe Chenallet

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